Le Président congolais, Denis Sassou-N’Guesso, qui a réussi un de ses objectifs qui était d’attirer plus d’investisseurs au Congo-Brazzaville pour booster la croissance et créer des emplois, est attendu d’ici peu à Mayoko dans le département du Niari (sud). Dans cette ville minière, le gouvernement a attribué, en août 2023, à la société turque ULSAN Mining Congo SAU, un permis d’exploitation pour le fer, dit permis « Mayoko-Moussondji ». Ce gisement de fer dispose de réserves estimées à 917 millions de tonnes, dont 38,5 millions de tonnes directement exploitables. D’une durée de vie de 30 ans, les prévisions de production annuelle de ce gisement sont de 300.000 tonnes par an pour la première phase et 16,5 millions de tonnes par an dans une seconde phase qui exploiterait la roche dure. L’investissement global du projet, incluant les infrastructures spécifiques nécessaires, est estimé à 15 milliards de dollars américains.
Ce projet qui s’inscrit parfaitement dans le cadre de la politique de diversification économique mise en œuvre par Denis Sassou-N’Guesso permettra une coopération encore plus dynamique entre le Congo et la Turquie.
Le groupe turc Ulsan Mining Congo S.A.U et le Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) ont signé, le 18 juillet dernier à Brazzaville, une convention d’une valeur de plus de 737 millions d’euros, portant sur la réhabilitation et la modernisation du réseau ferroviaire reliant Mayoko à Pointe-Noire.
Cet accord va permettre l’acheminement du minerai de fer extrait du gisement de Mayoko-Moussondji, vers la zone économique spéciale de Pointe-Noire. La société turque ambitionne aussi de renforcer l’intégration logistique et industrielle du pays. Dans le cadre de ce partenariat, le groupe Ulsan Holding s'est engagé également dans l’acquisition de matériel roulant, incluant une vingtaine de locomotives et plus de trois cents wagons, afin de garantir une exploitation optimale de la ligne modernisée.
A moyen terme, Ulsan prévoit aussi l’implantation d’une fonderie à Pointe-Noire pour un investissement estimé à 2 milliards de dollars américains. Cette usine permettra la transformation locale du minerai, générant une valeur ajoutée significative consolidant l’économie congolaise et réduisant les exportations de matières premières non transformées.
La prochaine visite de travail du Président Denis Sassou-N’Guesso à Mayoko marque donc sa volonté constante de faciliter la production minière au Congo-Brazzaville.
Et pour le numéro un congolais, l’enjeu d’une mise en production diversifiée et significative dans ce secteur économique vital doit s’accompagner d’une action résolue du gouvernement, afin que soient mises à la disposition du secteur minier les infrastructures qui permettront de le rendre économiquement rentable.
A cet égard, le chef de l’Etat congolais a toujours mentionné, comme priorité, la construction espérée d’une ligne ferroviaire qui reliera les différents bassins de production minière, depuis le port minéralier de Pointe-Noire jusqu’au département de la Sangha (nord), via notamment les localités de Mayoko et Zanaga (sud).
Le dernier voyage de Denis Sassou-N’Guesso à Mayoko remonte vers fin 1979.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville