Il est fondamental d’accorder la priorité à nos propres productions. Consommer local n’est pas seulement un acte de patriotisme. C’est aussi une stratégie essentielle pour stimuler notre industrie, créer des emplois dignes et garantir notre résilience face aux défis mondiaux. Valoriser le savoir-faire et les produits locaux afin de soutenir les producteurs du département du Niari (sud), c’est l’objectif du conseiller municipal de Dolisie, Aimé Mombo qui vient d’octroyer près de 20 hectares aménagés à Dibeni, dans la sous-préfecture de Louvakou, pour la pratique de l’agriculture, afin d’inciter les Congolais à consommer leurs propres produits.
M. Mombo a signifié que plusieurs denrées sont déjà cultivées dans ce site, entre autres, le poivron, la carotte, la pastèque et d’autres produits de maraîchage. Il est également prévu la pisciculture, l’élevage des porcins et de la volaille, l’installation d’une unité de production d’aliments de bétail, la culture du maïs et du manioc.
En outre, ce projet qui vise à servir aux Congolais des produits bio, aura pour circuit de la ferme à l’assiette, car une gamme de produits verra le jour, dont le saucisson à l’ail et à volaille.
En lançant sa campagne électorale pour la présidentielle le 5 mars 2021, le candidat Denis Sassou N'Guesso, devant une grappe de militants rassemblée au rond-point Lumumba dans le 1er arrondissement en plein cœur de Pointe-Noire, avait promis faire la promotion de l'agriculture à l'échelle nationale en revenant et en insistant sur la dépendance du pays vis-à-vis de l'extérieur en matière de denrées alimentaires qui devra être corrigée car le Congo importe chaque année plus de 700 milliards C.F.A de produits alimentaires. C’est énormissime !
Les conditions climatiques sont très favorables au développement de l’activité agricole au Congo. Le climat chaud et humide où alternent saisons sèches et saisons des pluies offre au pays un fort potentiel agricole.
Mais quelle incongruité que de faire ses emplettes dans les grandes enseignes du Congo-Brazzaville sans les produits du terroir.
Dans les rayons on retrouve à foison la bouffe qui vient de loin, de très loin même. Sur les étals des commerçants, les fruits et légumes sont pour la plupart importés de l'étranger, "même les safous", pour paraphraser le Président congolais, Denis Sassou N'Guesso lors de ses différents meetings de campagne électorale en mars 2021.
Dopons notre agriculture. C’est une véritable mine d’emplois de nature à atténuer cette déferlante qu’est le chômage. C’est aussi un véritable atout en ces temps de diversification de l’économie nationale.
C’est une question de souveraineté. D’indépendance. D’orgueil national et de lutte contre la vie chère.
Et comme le disait le Président Marien Ngouabi dans les années 70 : « citadins et paysans, la main dans la main, transformons nos campagnes, en de cités rurales agréables pour tous ».
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville
Photo : DR