Congo : la cherté de la vie fait grincer les dents, la population confrontée à l'envolée des prix des produits de première nécessité

Entre inflation, délestages, pénurie de carburant, manque d’eau potable, la vie au Congo-Brazzaville se corse davantage. Tout a augmenté ! Le constat est largement partagé. Ces derniers temps, le panier de la ménagère coûte beaucoup plus cher. Les prix de la farine, du lait, du sucre, de l'huile, des œufs, du poisson, de la viande et de la volaille sont passés du simple au double, voire au triple. Il en va de même pour les matériaux de construction, le ciment, le fer à béton, les produits des carrières (gravier et sable), les parpaings, les tôles bac et les produits dérivés du bois (planches, lattes, chevrons, et contreplaqués), et de façon générale, de tous les produits importés. Ce phénomène, qui n’épargne pas Brazzaville, est en réalité national. Sur les étals des marchés comme dans les grandes surfaces, les prix ont également augmenté de façon vertigineuse à l’intérieur du pays. Une situation qui en inquiète plus d’un.

Cette augmentation du coût des produits n'est cependant pas uniforme et touche certains produits plus que d'autres.

Ainsi, les biens manufacturés et ceux de première nécessité, comme l'alimentation, sont particulièrement concernés par l'inflation.

De quoi inquiéter le porte-monnaie des Congolais ?

Selon les marques, le litre d’huile est passé de 900 FCFA à 1200 FCFA, 400 g de lait Momo de 2200 FCFA à 2700 FCFA, 1 kg de sucre de 750 FCFA à 810 voire 750-900 FCFA, 1kg des cuisses de poulet de 1200 FCFA à 1400 FCFA, 1 kg de gésier de 1200 FCFA à 1500- 1700 FCFA, 1 kg des ailes de poulet de 1500 FCFA à 1600 FCFA, 1 kg de côtes de 1300 FCFA à 1600 FCFA, 1kg de viande de 3000 FCFA à 3500 FCFA, le petit manioc de 150 FCFA à 200 FCFA, le manioc "Imvouba" de 1000 FCFA à 1300FCFA…

Il devient pratiquement impossible pour certaines couches de s’en procurer.

Les consommateurs ne sont pas les seuls à ressentir les secousses de la vie chère. Même les petits commerçants s'en plaignent. Leurs charges sont actuellement au dessus des revenus de vente.

La mission est difficile. La dépendance du Congo-Brazzaville aux importations pour les produits de première nécessité est l'une des raisons qui justifie l'envolée des prix. Cette hausse touche tous les secteurs, notamment, le logement, le transport ou encore l’alimentation.

Accusés de plafonner les prix à leur guise, les commerçants se défendent.

Depuis plusieurs semaines, le pays vit un stress permanent. Le carburant étant au centre de l’économie, lorsqu’il y est en rupture, tous les corps de métiers sont affectés.

Au Congo-Brazzaville, il n’y a pas que les pénuries de carburants qui traumatisent la population. Le pays vit aussi une sévère crise énergétique. Celle-ci se manifeste au quotient par des délestages intempestifs.

En ville comme en campagne, chacun y va selon ses moyens et ses astuces.

Entre forage, puits aménagés, et petites sources, la population n’a toujours pas de choix.

Sceaux, bidons, cuvettes, les ménages sont obligés de se ravitailler chez des voisins généreux en matinée. A défaut, il faut régler son horloge, et se réveiller à 3h du matin, pour faire le plein des récipients.

Que faire pour inverser cette tendance inquiétante à l’inflation afin de soulager le panier de la ménagère ?

Il est vrai que la lutte contre la vie chère s’inscrit dans le long terme, mais cela ne nous dispense pas de faire quelques propositions :

Supprimer les taxes sur les produits importés, encourager les producteurs locaux par un accompagnement financier et technique, organiser de nouvelles assises nationales contre l’inflation qui seront sanctionnées par des décisions pertinentes et courageuses, subventionner la production locale des produits alimentaires, limiter les importations d’aliments et encourager la production locale, contrôler la mercuriale et sanctionner de façon exemplaire tout contrevenant, arrimer les salaires à l’inflation.

Réduire l’inflation n’est pas impossible, il suffit d’une volonté politique pour y arriver.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville