Faire un festival, ce n’est pas juste imprimer des affiches et remplir une salle. C’est une vision, une ambition, un vrai engagement envers notre culture et nos artistes. Le FESPAM, Festival Panafricain de Musique, jadis, haut lieu d’expression culturelle et musicale de notre continent et de sa diaspora. Organisant et favorisant des grandes retrouvailles d’artistes, musiciens, musicologues, opérateurs culturels et tous ceux, qui s’occupent du management, producteurs et distributeurs, etc. Avec son marché des Arts.
Mais là… voir le Chef de l’État mobilisé pour une édition réduite, sans souffle, sans âme, ça interpelle. On dirait un spectacle monté pour sauver les apparences — une scène triste pour ceux qui croient encore à la force de la musique et à l’identité culturelle du Congo. Et pourtant, le Président lui-même aime et soutient la culture… Alors pourquoi lui faire jouer ce rôle embarrassant ?
Le FESPAM (Festival Panafricain de la Musique), jadis fierté panafricaine, vitrine de notre rayonnement culturel, se résume désormais à une cérémonie en petit comité, sans ambition, ni élan. Un événement vidé de sa mission, de son essence. Et pendant que Brazzaville piétine, Kinshasa avance : diplomatie culturelle, tourisme, rayonnement musical… La RDC vient de lancer un vrai festival international. Voilà une dynamique inspirante !
On se souvient du temps où Kinshasa et Brazzaville vibraient ensemble, unies par la Rumba et une passion commune pour la culture. Aujourd’hui, l’une brille, l’autre s’obscurcit et s’efface.
Le FESPAM méconnaissable… Le ridicule ne tue pas — il est même décoré.
Un vrai festival, c’est populaire, vivant, ouvert. C’est un lieu de partage, de transmission et de fierté. Il est temps qu’on se regarde en face, qu’on apprenne des autres, qu’on repense en profondeur notre politique culturelle.
Ô Congo, Ô culture, Ô musique, Ô FESPAM… qu’avons-nous fait de toi ?
Eddy Fleury NGOMBE/Acteur & Opérateur culturel/Les Echos du Congo-Brazzaville