Football : Le Roi Pelé est mort !

Le plus grand joueur de l’histoire du football mais aussi son plus illustre ambassadeur, Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, s'est éteint jeudi 29 décembre à l'âge de 82 ans, des suites d'un cancer. Avec ce décès, c'est tout le monde du ballon rond qui est orphelin de son Roi.

Depuis des semaines, son état de santé était devenu préoccupant et sa famille s'était réunie autour de lui tandis que les Brésiliens et le monde du football se préparaient à la triste nouvelle, alors que se jouait la coupe du monde au Qatar.

Pelé rassurait comme s’il ne voulait pas gâcher la fête du football, ce sport auquel il a donné ses lettres de noblesse. Il s'est hélas éteint jeudi, après avoir lutté contre la maladie.

Pelé est le seul à avoir gagné trois Coupes du monde (1958, 1962 et 1970). Il a également participé aux premières heures de gloire du football brésilien, celles qui contribuent aujourd'hui encore à la légende sportive de ce pays.

Ce n'est donc pas un hasard s'il a aussi été désigné comme athlète du siècle en 1999 par le Comité international olympique. Quand Pelé gagne son premier Mondial il n'a que 17 ans. Il endosse la panoplie de jeune prodige grâce notamment à un but somptueux marqué contre l'équipe de France en demi-finale (5-2).

Sous le maillot auriverde Pelé a marqué 97 buts en 91 sélections.

La légende de Pelé ne s’est écrite que sous trois couleurs. Celle de l’équipe nationale du Brésil, le Santos FC où il fit presque toute sa carrière et le Cosmos de New-York où il termina sa carrière. Sous les couleurs du Santos FC, il conduit cette équipe au panthéon mondial du ballon rond.

Si Pelé est considéré comme le plus grand de tous, il le doit aussi à sa propension à ne pas avoir raté ses rendez-vous cruciaux et à ne pas s'être fait trop étourdir par la célébrité, tel Diego Maradona (suspendu pour usage de cocaïne). Il est le symbole de la rationalité sportive. Son talent se met au service du spectacle, mais c'est aussi sa meilleure arme pour vaincre. Il est un gagneur qui raisonne avec des objectifs chiffrés, comme dépasser les 1 000 buts inscrits (1 281 au total en 1 363 matchs sur 21 ans de carrière).

Après avoir rangé ses crampons, Pelé est resté dans le monde du football dont il demeure l’incontestable Roi. Cette idole dont tous se servent de modèle et dont l’aura aura traversé les générations.

Le Roi Pelé est passé par le Congo, à deux reprises, avec son équipe, le Santos FC. Le premier voyage de Pelé, ce fut le 7 juin 1967. Lors d’un long périple qui le conduit au Congo-Kinshasa, au Congo- Brazzaville, au Gabon, au Sénégal et en Côte d’Ivoire.

Lors de l'étape de Kinshasa, le 2 juin 1967, un grand derby est organisé entre le Santos FC et les Léopards du Congo. Ce jour-là, le Président Mobutu accorde un après-midi aux fonctionnaires de Kinshasa, pour leur permettre d'aller regarder ce match tant attendu. C'est une foule immense qui se dirige vers le Stade Tata Raphaël archicomble. Le président Mobutu est présent, aux côtés d'un public estimé à plus de 75.000 spectateurs.

La rencontre se solda par la victoire du Santos FC, 2-1. Pelé quitta la pelouse avant la fin du match, blessé à la cheville. Une photo de famille immortalisa le moment historique.

En janvier 1969, Pelé revint au Congo. Le Santos FC livra un premier match à Pointe-Noire le 19 janvier, avant de clôturer le show à Brazzaville le 21 janvier 1969, puis traverser le fleuve Congo pour se mesurer avec les Léopards.

À Brazzaville, Pelé affronta des joueurs tels Matsima, Mbono (buteur), Moulélé, Bikouri (buteur), Itsa Gilbert, Ndolou, Ndzabana Jadot, Niangou, Ombélé, Filankembo Lipopo, Akoula, Ongagna, Mpelé ou Balekita. 2 buts partout.

À l’annonce de la mort de Pelé, dans de nombreux pays, les chaînes de radio et de télévision ont bousculé leurs programmes, pour rendre hommage à un homme qui comme Mohamed Ali pour la boxe, sera resté le meilleur dans son art, le football, qu’il a contribué à sublimer.

Adieu le Roi !

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville