Congo - Lékoumou : Le stade de Sibiti laissé à l'abandon

Construit à la faveur de la municipalisation accélérée du département de la Lékoumou et inauguré le 14 août 2014 par le président Denis Sassou N'Guesso, le stade de Sibiti est désormais un ouvrage à l'abandon.

À peine les lampions de la fête de l'indépendance célébrée à Sibiti, avec pour points d'orgue le défilé et le match de football comptant pour la finale de la coupe du Congo, s'étaient-ils éteints, que le stade de Sibiti ne sert plus à grand chose. 

Le coût global des travaux de la municipalisation du département de la Lékoumou ayant été évalué entre 400 et 500 milliards de francs FCFA , la construction de ce stade de 7000 places figure parmi les chapitres ayant consommé la plus grosse part de l'enveloppe.

Le beau n'aura duré que le temps de la fête avec le président de la République

Même si sa construction s'inscrivait dans le cadre précis, celui de la municipalisation, la fête passée, il se pose désormais le problème du maintient en état de l'ouvrage, pour des activités sportives pérennes.

Avec une activité sportive presque absente dans la localité et surtout le conflit de gestion de l'ouvrage soit par le ministère des sports, la préfecture ou la sous préfecture, conforté par un vide juridique, personne ne fait rien depuis et tous assistent au dépérissement du stade.

À la place du gazon naturel, c'est désormais l'herbe sauvage qui a envahit la pelouse, redonnant à la nature ce que la main de l'homme avait façonné.

Constamment ouvert, le stade est devenu un centre de repos pour les badauds et fumeurs « du fort » qui s'installent allègrement dans les gradins dont ils profitent des commodités. Des gradins qui du reste ont été transformés en toilettes à ciel ouvert.

Pour de nombreux jeunes, le stade offre un lieu de trouvailles pour des objets de toutes sortes, hormis les sièges des tribunes qu'ils ne peuvent emporter, parce que trop visibles. Autrement, tout ce qui peut servir ailleurs est arraché.

Des jeunes emportent en toute liberté des objets arrachés dans le stade

Vivement que les autorités départementales se ressaisissent et préservent cet ouvrage bâti à coup de milliards.

Bertrand BOUKAKA