Gabon – Can 2017 : Élimination du Gabon, défaite de Ali Bongo

Ce n'était un secret pour personne. Il en avait fait une affaire personnelle, allant même jusqu'à décider dans les détails. Le président de la République gabonaise ne peut s’exonérer de toute responsabilité dans la sortie de route de l’équipe nationale de football, au premier tour de la Coupe d’Afrique des nations, "sa coupe".

Ali Bongo est désormais la risée de ses compatriotes et surtout de son opposition politique qui ricane sur son malheur.

Un malheur, son cuisant échec, l'élimination de l'équipe nationale au premier tour de la Can, sa Can dont lui, le président, voulait faire une vitrine pour son confort politique, en témoigne sa présence assidue au stade pour encourager les « panthères ».

Tout au long de la période préparatoire, la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2017 a été l’objet de tous les fantasmes, de toutes les contradictions et de débats sans fin.

Au lendemain de la présidentielle du 27 août dernier, l’hypothèse d’une délocalisation fut évoquée. Certains avançaient même le Maroc comme solution de rechange.

Malgré la situation difficile d'un pays qui par delà les morts et autres problèmes sociaux et politiques n'avait pas l'âme à la fête, Ali Bongo s'est imposé envers et contre tous.

La réussite d’une campagne sportive requiert une préparation minutieuse. Surtout quand on est également le pays organisateur. Homme d’expérience, c'est vrai, José Antonio Camacho recruté 45 jours avant le début de la compétition, ne pouvait faire de miracle. Il a à peine eu le temps de faire connaissance avec ses joueurs. Il n’a pas eu la possibilité de rechercher les automatismes, répéter des phases de jeu, expérimenter des idées nouvelles.

En l'absence d’expérience de terrain, il a certainement été guidé ou par la réputation des joueurs ou par les conseils et consignes des dirigeants du football national.

Évoluant à l’ombre d’Ali Bongo, se prévalant de sa confiance, certaines personnalités ont dû en profiter pour imposer leurs vues ou expérimenter leurs lubies. Raté ! Comme Ali Bongo, tous ruminent une défaite somme-toute personnelle, difficile à digérer, surtout que les opposants s'en délectent comme du petit lait.

Benoît BIKINDOU