La décision des instances internationales du football de réhabiliter la FECOFOOT dans ses droits aura été une pilule apparemment difficile à avaler, du coté du ministère des Sports où la défaite a à l’évidence été cuisante. Vaincu sur le terrain du Droit, le ministère des Sports semble s’être déporté sur celui de la force brute. Depuis quelques temps, dans des mouvements d’humeur assimilables à de la vengeance, il empêcherait la pratique des activités footballistiques par la fermeture des stades qui pourtant restent ouverts pour des concerts. Une obstruction manifeste pour la mise à mort du football congolais, pour laquelle le Comité Exécutif de la Fédération congolaise de football a marqué son indignation et dont nous appelons le Premier Ministre ainsi que le Parlement à se saisir de la question.
Le Comité Exécutif de la Fédération congolaise de football (FECOFOOT), a publié un communiqué, à l'issue de sa session du vendredi 22 août 2025.
Dans ce communiqué, la FECOFOOT marque son étonnement et son incompréhension face au refus persistant du ministère des Sports de mettre à sa disposition les installations sportives pour les compétitions nationales.
Selon la FECOFOOT, aujourd'hui, plus rien ne justifie l'interdiction d'occuper ces installations.
On se souviendra que pour la seconde fois, la finale de la Coupe du Congo, autre moment d’apothéose, outre le défilé militaire et civil du 15 août, n’a pu être organisée au Stade Alphonse Massamba Débat, suite à l’obstruction du ministère des Sports, qui l’a déclaré fermé.
Pourtant, comble d’hérésie, le même stade a été ouvert le même jour pour un concert, avec pour point d’orgue, une bataille rangée des bébés noirs, comme si c’était la meilleure option pour l'avenir et le devenir de la jeunesse congolaise, le ministère s’occupant également de cette couche de la population.
Et c'est désormais la règle au Stade Alphonse Maassamba Débat. Des concerts au stade, en lieu et place du football.
Que dire des rencontres entre le Racing club de Brazzaville et l'Association sportive ponténégrine, en barrage comptant pour la montée en ligue I, qui n'ont pu jouer le mercredi 20 août 2025, à Dolisie.
Les deux équipes ont trouvé les portes du stade municipal de la ville hermétiquement fermées.
Les matches aller et retour qui devaient opposer les deux équipes étaient prévus respectivement le 20 et 23 août 2025.
De quoi conclure qu’il y a manifestement de la part du ministère des Sports une volonté manifeste de détruire le football congolais, pensant peut-être ainsi toucher ceux qui le gèrent. Ce n’est assurément pas la politique du Gouvernement, pour laquelle le Premier Ministre Anatole Collinet Makosso répond devant le Président de la République ainsi que la représentation nationale.
Il est fort évident que le Premier ministre devrait faire entendre raison au ministère des Sports pour cesser ce qui apparait désormais comme un travail de sape du football congolais.
La dernière prestation en demi-teinte des Diables Rouges A’ au championnat d’Afrique des Nations aura montré des jeunes pourtant galvanisés, avec un potentiel à même de produire de bons résultats, mais qui ont accusé une contre-performance dû entre autre au manque de compétitions, conséquence de la fermeture des stades.
De quoi dire que le ministère des Sports est en tous points responsable de cet échec. Un sabordage en règles sur lequel députés et sénateurs devraient également se pencher à la rentrée parlementaire.
Et c’est sur ces entrefaites que le Président de la République attend le rapport sur les installations sportives. C’est à se demander ce qu'il contiendra.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville