Ukraine: le réveil brutal des étudiants congolais abandonnés à eux-mêmes à Kiev

Ils sont encore très nombreux à Kiev et livrés à eux-mêmes. Dyn, 20 ans, est étudiant en faculté de pharmacie depuis deux ans. Triste et choqué par la violence, isolé dans la capitale de l’Ukraine, il espère pouvoir rentrer au Congo-Brazzaville.

«Tristesse parce qu’on ne s’y attendait pas, parce que c’était dans la nuit, les gens étaient en train de dormir. Et on écoute les bombardements, les bâtiments qui prennent feu. La panique dans la ville, forcément après j’étais inquiet. Je me dis : Jusqu’où ça va aller ? Qu’est-ce que je peux faire dans ce genre de situation ? Nous, ici, on est livré à nous-mêmes. Comment nous devons agir ? Je me sens pris au piège. Je ne peux pas aller où que ce soit. C’est comme si tu te sentais en prison. C’est dur de garder son calme », a déclaré Dyn sur Rfi.

Pour Dyn, maintenant, l’espoir, c’est de pouvoir retourner au pays, de retourner à Brazzaville : « Rentrer chez moi et me sentir en sécurité, parce que, clairement je ne sais pas, et je pense que personne ne sait, jusqu’où ils sont prêts à aller avec ce problème-là. Aujourd’hui, on peut dire qu’on ne touchera pas à la population, mais demain, qui sait ? Personne ne sait ».

L’Ambassade du Congo en Turquie qui a l’Ukraine parmi les pays placés sous sa juridiction, a demandé, dans un communiqué, aux ressortissants congolais en Ukraine, de suivre les consignes venant des autorités de l’Ukraine dans les différentes villes concernées.

Ils sont priés également de rester en contact avec l’Ambassade du Congo en Turquie dont ils dépendent ainsi qu’avec les responsables de l’OGES (Paris). Contact utile : +90.543.885.53.21(Whatsapp).

A l’aube du deuxième jour de l’offensive russe sur le territoire ukrainien, le tableau dressé, vendredi 25 février, par les différents protagonistes semble préoccupant. L’attaque aérienne et terrestre orchestrée par Moscou, et qualifiée de « succès » par le ministère russe de la défense, a déjà fait des dizaines de morts et provoqué un tollé dans la communauté internationale, surtout côté occidental.

Selon des sources militaires occidentales, l’armée russe, qui a une « supériorité aérienne totale » en Ukraine, se rapproche de Kiev avec l’intention de « décapiter le gouvernement » ukrainien et d’y installer à la place un gouvernement favorable à Moscou.

La centrale de Tchernobyl, théâtre du pire accident nucléaire de l’histoire, en 1986, est tombée aux mains des soldats russes. Les forces de Moscou ont également attaqué l’aéroport militaire Antonov à Gostomel, aux portes de Kiev – la capitale est soumise à un couvre-feu –, où les combats semblaient se poursuivre en fin de journée. Cet aéroport pourrait devenir un point de rassemblement pour l’armée russe si elle voulait encercler la capitale.

Dès les premières heures de la journée, jeudi, des habitants de Kiev se sont pressés dans le métro pour s’y abriter ou ont tenté de quitter la ville ; des voitures remplies de familles fuyant la capitale créaient de vastes embouteillages.

Environ 100 000 personnes ont fui leur foyer en Ukraine et des milliers ont quitté leur pays, a déploré le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Le président Zelensky déplore l’isolement militaire de son pays. Il a déclaré ne pas vouloir quitter Kiev.

« Selon des informations en notre possession, l’ennemi m’a identifié comme la cible numéro 1. Et ma famille comme la cible numéro 2 », a-t-il ajouté.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville