Coronavirus : La Police dénonce l’incivisme et l’indiscipline des populations lors de la première journée du confinement

La Police nationale vient de dénoncer, sur Télé Congo, l’incivisme et l’indiscipline des populations lors de la première journée de l’application des mesures liées à l’état d’urgence sanitaire, décidées par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso.

Le cœur de la capitale congolaise est presque vidé et un silence assourdissant règne dans les avenues d'ordinaire très animées.

Mais l’ambiance est tout autre dans les quartiers de Brazzaville où les gens ne semblent pas respecter les mesures barrières de la propagation du coronavirus (Covid-19).

Pour de nombreux congolais interrogés, « trois jours ce n'est pas suffisant pour permettre aux gens de prendre des dispositions nécessaires. Par exemple il y a personnes hospitalisées qui dépendent encore des gens qui doivent être confinées ».

Selon eux, « plusieurs congolais démunis et économiquement faibles n'ont pas de choix vu que pour le moment, personne ne reçoit une aide quelconque comme dans certains pays d’Afrique ».

On rappelle que pas moins de 15 % des brazzavillois auraient fui la capitale entre dimanche et lundi pour rejoindre l’intérieur du pays.

Cet exode massif, vu de l’intérieur du pays où les habitants sont restés parfaitement statiques, paraît de prime abord extravagant. D’autant que les départs – et les kilomètres d’embouteillages de ce week-end avant confinement – n’ont guère été documentés.

Télé Congo et presse écrite avaient l’œil ailleurs, et ce sont les internautes sur les réseaux sociaux, principalement, qui se sont fait l’écho de ces départs précipités.

La prise de parole du président Denis Sassou N’Guesso, samedi soir dernier, était l’occasion de donner le tempo et d’inciter nos concitoyens à faire le choix idoine d’un point de vue collectif : rester chez soi.

Las, la prose présidentielle a eu l’effet inverse : suffisamment alarmiste pour inciter tous les biens lotis à anticiper un confinement strict et prendre la poudre d’escampette, pas assez claire et injonctive pour les en dissuader.

Et c’est donc ainsi que des centaines de milliers de quidams potentiellement porteurs du virus se sont disséminés à travers le Congo, alors que Brazzaville était déjà un foyer identifié de l’épidémie.

Un scandale sanitaire ? Il était déjà trop tard pour boucler la capitale – le virus s’étant déjà propagé– et qu’avec un peu de chance, cette dispersion aura réduit la vitesse de propagation du virus en zone dense, laissant le temps au système sanitaire de la capitale de s’organiser.

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville