Congo : 8 ans après les explosions de Mpila, des sinistrés toujours… sinistrés

Le 4 mars 2020 marque le huitième anniversaire des explosions d’un dépôt d’armes et de munitions de l’armée congolaise à Mpila, un quartier de Brazzaville. Le drame avait fait officiellement au moins 282 morts, plus de 2 300 blessés et plus de 17 000 sans-abri qui vivent toujours dans des conditions difficiles et demandent aux autorités de reconstruire leurs maisons nonobstant la crise financière qui essore le pays.

Les congolais se souviennent toujours des explosions du 4 mars 2012 comme si ce triste événement s’était produit hier dans la capitale congolaise. Ce jour-là, c’était vraiment la catastrophe : il y avait des morts, des personnes avec des jambes et des bras coupés, et des maisons par terre bousillées.

« Depuis les explosions du 4 mars, on est sans abri... Nos maisons suintent. Quand il pleut, on n’arrive pas à dormir avec la famille. Il faut attendre que la pluie cesse pour trouver le sommeil. Je veux que l’Etat congolais arrange nos maisons », se plaint un sinistré sur l’avenue de l’Intendance à Mpila.

Elles sont un peu plus de 130.000 familles vivant entre précarité et oisiveté, depuis la destruction de leurs maisons ainsi que la perte de tous leurs biens, depuis le drame du 4 mars 2012.

Huit ans après, les sinistrés du quartier Mpila, continuent à revendiquer la reconstruction de leurs habitations soufflées par les explosions d'un dépôt d'armes et de munitions de l'armée.

Tous les sites qui ont accueilli les sans-abri de Mpila ont été fermés. Tous n'ont toujours pas été relogés. Ils se plaignent et appellent l'Etat à prendre ses responsabilités même s'il a relogé quelques centaines d'autres sinistrés dans la banlieue nord de Brazzaville.

Plus de 1000 appartements luxueux et modernes ont été construits sur le site de l’ancienne caserne de Mpila. Avant de les mettre en vente, le gouvernement entend d’abord reloger quelques familles sinistrées du drame du 4 mars 2012 dont les maisons ne sont pas encore reconstruites.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville