Saleté à Mbinda : Emile Mabioko Boukala appelle les populations à se prendre en charge

« On ne va pas mettre un éboueur derrière chaque habitant de la commune urbaine » : l’édile de la ville de Mbinda dans le Niari (sud), Emile Mabioko Boukala a incité ce samedi les populations à se prendre « en charge » pour lutter contre la saleté qui arrive au premier rang des motivations du premier citoyen de la ville.

« Je pense qu’il faut tout reprendre à la base, l’éducation au respect, le respect de l’autre, le respect de son environnement, le respect de l’endroit où l’on vit », a estimé le maire PCT de l’ancienne cité Comilog.

Pour défendre son bilan, très apprécié par les populations de Mbinda en la matière, Emile Mabioko Boukala a souligné que la Mairie va procéder prochainement à une émulation par le biais de l’opération « Mon quartier propre » qui va s’inscrire bien évidemment dans la politique de la ville pour l’amélioration du cadre de vie.

« Dans les communes comme la nôtre, on ne parle toujours que de ce qui ne va pas. Alors avec le projet du trophée du quartier le plus propre ou le prix Vert du quartier le plus propre, on va justement récompenser chaque fin d’année un quartier dont les habitants, surtout les jeunes, ont su faire la différence par leur prise de conscience et pu rendre à l’ancienne cité Comilog, perle du département », nous a confié le fils du coin, ancien enfant de troupe.

Selon le maire de la commune urbaine de Mbinda qui a largement placé Denis Sassou N’Guesso en tête lors du scrutin Présidentiel du 20 mars 2016, le concept est simple : encourager les hommes, les femmes et les jeunes de Mbinda à s’investir davantage dans l’animation de leur quartier et sa propreté.

Initiative louable, ce concours écologique sera une première dans le département du Niari.

C’est une « opportunité pour inciter les citoyens à contribuer à la relance d’une dynamique nouvelle visant à la réhabilitation aussi des places publiques », Ce prix, a-t-il martelé, tend à « éveiller une véritable prise de conscience au sein de la société pour lutter contre la négligence et ancrer un comportement au service d’un environnement propre ».

À en croire Emile Mabioko Boukala, Mbinda n’est pas une ville sale mais c’est une ville salie.

En quelques années, l’ancienne cité Comilog a perdu de sa superbe. Personne ne saurait le contester : ni les populations ou bien les touristes.

« Je refuse de gérer ma ville en se pinçant le nez », a conclu le maire de Mbinda.

Ce n’est pourtant pas la première fois que le jeune maire et ses équipes s’en remettent aux aléas de la météo et du climat pour affronter la saleté des rues de Mbinda.

Il vient récemment avec le concours de l’entreprise Asia (exploitant forestier qui opère dans les pays de Mayoko), pour répondre à ce qu’il considère comme sa première préoccupation : les travaux d'assainissement de sa ville pour garder en état de propreté son environnement.

En septembre 2016, il avait fait venir aussi des bulldozers pour niveler toutes les artères de la ville ainsi que les axes Mbinda-Lekoko et Mbinda-Mayoko.

Le maire de Mbinda a un budget réduit d'à peine 4 millions de Fcfa, qui n'est plus versé par le trésor public, là où son prédécesseur avait 21 millions de Fcfa tous les mois.

Depuis trois ans, la subvention liée à l'assainissement de la ville  de plus de 5000 âmes a été réduite à un million trois cent quatre vingt cinq mille francs CFA. Elle n'est plus versée depuis deux ans, la crise financière qui paralyse le pays oblige.

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville