Au Congo-Brazzaville, le phénomène de restauration de fortune pourtant décrié, ne cesse de prendre de l’ampleur depuis des années. Il n’est plus possible de faire une centaine de mètre, d’être au passage d’un carrefour ou à la devanture d’un bar, sans apercevoir un lieu de vente des cuisses et ailes de poulet, les brochettes de viande, les poissons à la braise… ces plats à la portée de toutes les bourses. La malbouffe s’est indubitablement imposée comme un phénomène très coutumier chez de nombreux citoyens.
En effet, ce type de restauration fait concurrence à la restauration expresse tels que, les fast-food et salons de thé, qui ne désemplissent pas aux heures de pointe. Des lieux de restauration où sont servis à la clientèle des mets parfois trop gras, sucrés ou trop salés, préparés généralement dans la précipitation.
Cependant, les lieux désormais les plus communs sont les restaurants de fortune dénommés « malewa » situés aux abords des avenues. Dans ces endroits, les propriétaires font malheureusement fi des règles les plus élémentaires d’hygiène en matière de restauration. Leur bouffe aurait la réputation de causer des indigestions et autres problèmes gastriques à leur clientèle.
Pour le cas particulier des ailes de poulet (Nikes) ou cuisses de poulet dont raffolent désormais les congolais, la provenance exacte des aliments est incertaine, et pis, malgré les scandales et autres rumeurs qui entourent la préparation desdits mets, rien n’y fait.
Une situation qui pose un réel problème de santé publique car le phénomène a tendance à se propager jusque dans l’intérieur du pays et même les quartiers dit huppé.
On s’interroge d’ailleurs sur le silence des autorités en charge de ces questions.
Face à une production agricole nationale encore insuffisante, le débat sur le panier de la ménagère est devenu récurrent dans notre pays, depuis plusieurs années.Tout est presque importé même l'oeuf de table.
Le président congolais, Denis Sassou N’Guesso l’a rappelé dans son message sur l’état de la Nation devant le parlement réuni en congrès, mardi 17 décembre à Brazzaville : « Le salut du panier de la ménagère ne viendra nullement des cuisses de poulets importées on ne sait d’où, conservées on ne sait dans quelles conditions, gonflées artificiellement aux hormones douteuses ».
Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville