Congo – Hygiène : Toilette intime douteuse pour de nombreuses femmes des quartiers périphériques

De nombreuses femmes des quartiers périphériques de Brazzaville consultent de façon quasi récurrente pour des problèmes d’affections sexuelles qui seraient dues à une toilette intime réalisée avec des eaux presque souillées.

« On m’a attrapé avec des microbes ! » Le refrain est presque devenu à la mode pour de nombreuses femmes qui consultent pour diverses affections sexuelles, allant des démangeaisons dans la partie vaginale, aux eczémas, si ce n’est carrément une purulence incommodante.

Si les examens biologiques écartent dans la plupart des cas, des pathologies sexuellement transmissibles, les eaux utilisées pour la toilette intime des femmes allant consulter, seraient à l’origine de ces atteintes, même si aucune statistique n’est pour l’instant disponible, si ce n’est que de nombreuses femmes se déclarent être touchées.

La concentration du phénomène dans les zones où le manque d’eau est presque un fléau, renseigne que l’on s’y expose à l’usage d’une eau de qualité douteuse, y compris pour la douche, notamment pour les femmes qui ne peuvent se passer d’une toilette intime de la journée. Cours d’eau insalubres et autres eaux de pluie collectées sans trop de précautions, sont utilisés, faute de mieux.

Face à ces maladies qui sont la conséquence d'une urbanisation qui ne s'accompagne pas des commodités nécessaires, les spécialistes en matière de santé mettent en garde sur la qualité des eaux devant servir à la toilette intime car préviennent-ils, les muqueuses vaginales sont très sensibles à l’agression des germes et autres microbes qui s’y introduiraient. Aussi encouragent-ils à des consultations périodiques, avec à la clé, le prélèvement vaginal, (PV). Un examen hélas de plus en plus négligé par les femmes, faute de moyens financiers, l’investissement étant jugé comme une dépense de prestige.

En ce mois d’octobre dédié à la lutte contre les cancers de la femme, ces différentes affections gynécologiques pourtant bénignes mais récurrentes ne seraient-elles pas à terme des artéfacts pouvant engendrer des cancers féminins pourtant évitables ? Peut-être est-il temps pour les pouvoirs publics de trouver des solutions à ce problème de santé publique.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville