Congo : 6000 armes ramassées dans le Pool

Impulsé depuis quelques mois par les autorités congolaises, l'échange arme contre argent reste de mise dans le Pool (sud). L'action vise à lutter contre l'insécurité, le grand banditisme mais aussi à ramener la paix durable dans ce département. Les ex-combattants ninjas qui ont combattu l’armée dans la région voisine de Brazzaville, entre 2016 et 2017, ramassent librement leurs armes et viennent les déposer auprès de Séraphin Ondélé, président de la Commission qui supervise l’opération de désarmement.

«Nous avons déjà collectionné et racheté 6000 armes. Ce n’est pas rien », affirme M. Ondélé.

Les ex-combattants ninjas se disent avoir tourné le dos à la guerre.

« On s’est manifesté à faire la guerre, maintenant qu’on a signé la paix c’est bon. On a retrouvé les parents et les enfants également après avoir passé deux ans en brousse », témoigne un ex-combattant.

Le gouvernement a fait une estimation et il a dans son manuel-guide estimé à 3 000 le nombre d’armes à ramasser.

Selon Séraphin Ondélé, président de la Commission qui supervise l’opération de désarmement, c’est le mot d’ordre du pasteur Ntumi qui a accéléré l’opération dont il établit le bilan à mi-parcours.

Pour mémoire, de 2007 à 2016, Frédéric Bintsamou occupait un poste auprès du président Denis Sassou-Nguesso, en tant que « délégué général chargé de la promotion des valeurs de paix et de la réparation des séquelles de guerre ».

Avant cela, à la tête de milices dites « ninjas », il avait lutté contre l'actuel chef de l'Etat congolais, dans le maquis du département du Pool, déjà.

A 54 ans, Frédéric Bintsamou fait donc partie du paysage politique du pays depuis plus de vingt ans. Il est l'un de ceux qui peuvent faire fonctionner ou dérailler le processus de paix.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville