Pointe-Noire : Des jeunes fâchés empêchent de manière violente qu’une veuve et ses cinq enfants soient délogés

Deux semaines juste après la mise sous terre de leur père, Mankessi Jacob, ses enfants ont reçu l’ordre de leurs oncles de libérer l’imposante villa à leurs risques et périls. Des jeunes du quartier Mouyondzi à Pointe-Noire, ont empêché de manière violente que la veuve et ses cinq enfants soient délogés par les frères du défunt.

Les papiers de la parcelle étant au nom des enfants, les oncles ont tenté de les apeurer par la sorcellerie. Peine perdue, ils n’ont pas cédé. C’est en complicité avec deux policiers corrompus qu’ils sont venus exiger à la veuve et leurs neveux de libérer la parcelle.

Alertés, les jeunes du quartier qui avaient déjà pris position pour cette famille, n’ont pas hésité à intervenir violemment contre les frères du défunt et les deux policiers.

Ils ont été tabassés comme des vulgaires voleurs pris en flagrant délit. Avant de les laisser partir, les jeunes leur ont demandé de renoncer à leur projet macabre au risque de conséquences fâcheuses.

Spoliées de tous leurs moyens de subsistance, les veuves au Congo-Brazzaville commencent un véritable chemin de croix. Souvent, quand le mari décède à l’hôpital, avant que le corps ne soit ramené à la maison, la belle famille est déjà à son domicile pour ramasser tous les documents et tous les biens avant de fermer la maison. La veuve doit s’en aller ailleurs avec ses enfants alors que dans le Code de la famille, ce sont eux qui sont les ayants droit.

Au lieu de compatir à la souffrance de la veuve et de l’orphelin, on l’accable de tous les maux. Le pire, c’est que toutes les veuves sont soupçonnées d’avoir tué leurs propres maris. Elles doivent subir par conséquent ce que leurs bourreaux appellent «un test de responsabilité».

Du jour au lendemain, elles voient leur existence basculer. Elles se retrouvent plongées dans la solitude. Traumatisées et rejetées par leurs belles familles qui n’hésitent pas à les chasser de leur domicile conjugal.

La veuve au Congo est tout simplement considérée comme un bien acquis au travers d’une dot, un bien de la belle famille qui fait partie intégrante de l’héritage laissé par le mari défunt.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville