Pointe-Noire : L’urbanisation sauvage mise en cause dans les inondations

Les inondations catastrophiques que connaissent régulièrement la ville de Pointe-Noire, la capitale économique du Congo, ne sont pas uniquement dues aux précipitations. Elles sont aussi le reflet de la croissance démographique explosive de la ville océane, de la pauvreté et de l’insuffisance des politiques d’aménagement urbain.

La deuxième ville du Congo voit en effet sa population fortement augmenter, et les aménagements urbains ne suivent pas cette croissance, exposant ainsi les populations à des risques majeurs.

Ipso facto, l'urbanisation de la capitale économique est remise en cause par des spécialistes. Les urbanistes évoquent le non-respect des normes en matière de lotissement, les populations frappées par les inondations et les glissements de terrains ont commis une faute en construisant sur des sites inappropriés.

La surpopulation a conduit les habitants à construire leurs maisons dans les lits des cours d’eau, et les systèmes de drainage naturels ont été bloqués par les ordures.

Dans certains cas, quand les habitants construisent des maisons sur des cours d’eau et que la Mairie ne fait quasiment rien pour les en empêcher, cela conduit à un cercle infernal d’inondations et de destructions, qui aboutit parfois à la mort.

L’hôtel de ville de Pointe-Noire na pas vraiment pris de mesures strictes pour rendre effective l’interdiction d’occupation de ces terrains inadaptés à l’habitat. Les experts s’accordent tous pour dire que la seule solution serait de reloger les habitants exposés aux inondations à chaque saison de pluies.

L'absence de plan d'urbanisme et les constructions anarchiques de Pointe-Noire, qui compte au moins 715.334 habitants, sont pointées du doigt par les urbanistes.

Vivement que l’hôtel de ville s’attèle pour sauver l’image de la ville pétrolière.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville