Congo – Fake-News : Le faux accident survenu à Oyo

Une compilation d'images pour créer une nouvelle sensationnelle mettant en cause l'État congolais ou des personnalités politiques ciblées, la pratique a désormais cours et pour jeter le discrédit, à des fins de nuire, sans plus.

Prenant prétexte sur ce que « les routes congolaises seraient des mouroirs du fait des détournements de l'argent affecté à leur confection ou réhabilitation », des images d'un accident de la route survenue dans un pays voisin du Congo-Brazzaville, ont fait le tour des réseaux sociaux.

À la vérité, il va s'en dire que les propagateurs de ces fausses nouvelles qui n'ont de vraie que leur fausseté, ont une parfaite méconnaissance du terrain.

Aucune route menant à Oyo n'est carrossable et ne dispose d'un pont en planche de ce type que l'on trouve désormais de moins en moins au Congo.

D'autre part, dans le doute et dans le souci de donner à nos lecteurs une information vérifiée, les officiels que nous avons joint par téléphone à Oyo n'ont aucune connaissance d'un accident de ce type, à quelque endroit que ce soit, dans la contrée.

Et puis, ces images montrant des grandes quantités de sacs de foufou répandus sur le lieu de l'accident, illustrent une grande production du produit. Ce qui n'est pas le cas dans le département de la Cuvette. Il est également à noter que le nombre de personnes ayant accouru sur le lieu de l'accident, renvoient à une campagne avec une population bien dense.

D'autre part, l'immatriculation du véhicule accidenté présente trois séries de chiffres à plusieurs multiples, alors qu'au Congo, les plaques minéralogiques sont d'un type bien différent.

Enfin, les cadavres des femmes contrastent d'avec le mode vestimentaire congolais qui veut que même lorsqu'elles ont un « collant », en dessous, les femmes portent un pagne pour des raisons de respect et de pudeur somme toute culturelles. Ce n'est pas le cas dans certains pays limitrophes du Congo.

La seule morale que l'on peut tirer de ces images, c'est celle de la prudence avec notamment cette surcharge pour des véhicules de marchandises qui le cas échéant, transportent également de nombreux voyageurs. Une pratique qui est aussi courante auprès des conducteurs congolais 

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville