Esclavage en Libye : Les États africains, entre condamnations et rappel d'ambassadeurs

Un documentaire choc de la chaîne de télévision américaine CNN révélait il y a quelques jours, l’existence d’un marché aux esclaves près de Tripoli. Vivement dénoncé en Afrique et à travers le monde, cette situation a conduit de nombreux pays à réviser leur position vis à vis de la Libye, notamment à travers le rappel des ambassadeurs.

De nombreux pays, voire des personnalités diverses ont à travers la planète, ont qualifié la vente de migrants africains comme esclaves en Libye, révélée par la chaîne américaine CNN, de « crimes contre l’humanité ».

« La dénonciation par la France est sans appel » et il faut que « nous puissions aller beaucoup plus loin pour démanteler les réseaux » de trafiquants, a dit Emmanuel Macron, après une rencontre à l’Élysée avec le président de la Guinée et de l’Union africaine, Alpha Condé.

En sa qualité de président du comité de Haut niveau de l'Union Africaine sur la Libye, le président congolais Denis Sassou N'Guesso a, dans une déclaration rendue publique à Brazzaville le 20 novembre dernier, condamné « sans réserve ces pratiques avilissantes et déshumanisantes ».

« Tout en soutenant les déclarations faites par le président en exercice de l'Union Africaine, S.E.M. Alpha Condé et le Président de la Commission de l'Union Africaine, sur la situation des migrants en Libye, le Président du Comité de Haut Niveau en appelle aux Nations Unies et à l'Union Africaine, pour que soit diligentée, avec le concours des Autorités Libyennes, une enquête destinée à faire la lumière sur cette situation. »

Entre-temps, de nombreux pays à travers le continent, notamment le Burkina-Faso, le Mali, la Côte d'Ivoire, la RDC, ou le Niger ont rappelé leurs ambassadeurs soit pour des consultations, soit en guise de protestations sur ces pratiques que l'on croyait révolues à jamais et qui illustrent un racisme primaire.

D'autres pays comme la Côte d'Ivoire, organisent des vols charters pour évacuer leurs ressortissants de Libye. Tous les « naufragés » de l'enfer libyen décrivent des scènes horribles sur les traitements qu'ils ont subi de la part de ceux qu'ils pensaient être des « frères africains ».

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville