Congo – Éducation : ''Lundi, le 3 octobre 2016, c'est la rentrée !''

Les élèves de la maternelle, du primaire et du secondaire ont repris le chemin de l'école ce lundi sur toute l'étendue du territoire national, enfin presque. Pour cette année scolaire 2016-2017, de nombreuses innovations sont notées dans le monde de l'éducation.

Exceptée la région du Pool où de nombreux secteurs sont sujets à un déplacement massif des populations du fait des troubles armés qui y ont cours, partout ailleurs au Congo, les élèves ont repris le chemin de l'école ce lundi.

À compter de cette année scolaire 2016-2017, les programmes doivent désormais intégrer les notions de développement durable et d’éducation à la citoyenneté.

Le gouvernement a entamé depuis quelques années avec ses partenaires au développement dont l’Unesco et l’Unicef, la réforme des programmes au niveau de l’enseignement fondamental.

Au plan du suivi pédagogique et disciplinaire des élèves, une synergie école-famille est mise en place avec l’instauration d’un cahier de liaison entre l’école  et les parents, comme cela est de rigueur dans de nombreux pays occidentaux.

De même, l'uniformisation de la tenue scolaire dans les secteurs du public et du privé est plus que jamais actée. Le gouvernement a pris un arrêté réglementant le port de la tenue scolaire.

En dépit de ces aspects de pure forme, les problèmes de fond se posent toujours avec la même acuité d'une année à une autre.

Les déficits en personnel enseignant à tous les niveaux, leurs revendications d'avancement, de reclassement ou salariales traitées à l'usure occasionnant des grèves, le manque de formation du personnel enseignant, les classes pléthoriques dépourvues du mobilier pédagogique, autant de maux toujours diagnostiqués mais jamais éradiqués sinon traités.

Les années changent, les problèmes demeurent...

Dans le cadre de la modernisation de l’enseignement technique, professionnel et de la formation qualifiante, au total 108 programmes ont été élaborés sur la base de l’approche par compétence. Certains de ces programmes de formation entrent en vigueur dès cette année afin d'harmoniser la formation à l’emploi des jeunes. À ces nouveaux programmes s’ajoute l’introduction de l’éducation civique et morale.

Ici, face au manque d'enseignants, la tutelle a décidé de combler le déficit important en personnel estimé à environ 1500 enseignants par le recrutement des décisionnaires. Il s’agit des anciens étudiants titulaires d’un diplôme universitaire tel que la licence professionnelle, le Master, le diplôme d'ingénieur et le doctorat.

Du côté de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, le ministère entend poursuivre l’expérience du projet de volontariat qui a commencé l’an dernier par l’utilisation de 294 volontaires au lycée. Ce projet pourrait être élargi au primaire et au collège au regard des besoins énormes exprimés par les écoles publiques à travers tout le pays. Il est destiné au recrutement d’environ 1000 diplômés.

Quoi qu'il en soit, même si le ballet des élèves a repris dans les écoles, il n'en demeure pas moins que c'est une rentrée en trompe-l’œil. Les problèmes restés en suspens pour le corps enseignant demeurent, avec un risque de débrayage à tout moment, et la menace plane.

Pour l'heure, sur cette image d’Épinal des écoles qui ont ouvert leurs portes et des élèves qui y ont massivement répondu présent, c'est le satisfecit d'une rentrée réussie, pour les gestionnaires du système éducatif. Pourvu que les résultats soient aussi éloquents en juin 2017.

Benoît BIKINDOU