Panique générale suite à l'affrontement armé entre militaires et policiers à Tanlangaï

Rond-point ''Ebina'', mardi 10 mai à 8 heures 30. Des tirs soutenus d'armes automatiques par rafales contrôlées et cadencées, une bataille rangée. Les détonations troublent la quiétude. Les balles sifflent de partout, c'est la débandade...

La tentative d’interpellation d’un policier roulant à moto sans son casque serait l’incident qui a mis le feu aux poudres.

Très tôt mardi matin, aux environs de 8h30 minutes, les habitants des cinquième et sixième arrondissements de Brazzaville (Ouenzé et Talangaï) ont connu une agitation sans pareille due aux crépitements d’armes à feu au carrefour du rond-point Ebina à Talangaï.

La scène se passe au moment où l’avenue Marien Ngouabi du côté de l’hôpital, est bouchée par un embouteillage qui ralenti considérablement le trafic en cette heure où tous veulent rallier leurs lieux d'activité.

En dépit de ce trafic au ralenti, un motocycliste monté sur une ''Djakarta'' est pris dans une course-poursuite avec un véhicule de la police-militaire à bord de laquelle les hommes en armes le tiennent en joue et lui intiment l'ordre de s'arrêter, en vain.

Subitement, la course s’arrête. Pour cause, l’interpellation par la police militaire du policier roulant à moto sans casque.

Le policier évoluant au GRB (Groupement de répression du banditisme) aurait aussitôt alerté ses collègues qui sont arrivés sur les lieux pour le délivrer.

La stratégie des policiers est à l'intimidation des militaires par des tirs de semonces sans sommations,  afin que ceux-ci libèrent leur collègue.

La méthode est jugée par la police militaire comme une bravade de mauvais goût.

Face aux tirs tendues, présentant un danger à leur endroit, en situation de légitime défense, l'officier militaire donne à ses hommes l'ordre d'engagement. Ceux-ci ouvrent alors le feux en direction de la menace. S'en suivent des échanges de tirs entre les deux unités de la force publique, appartenant l’une à la zone militaire de défense n°9 (ZMD), garnison de Brazzaville (Police militaire) et l’autre à la direction générale de la police (DGP).

Le crépitement des armes a évidemment créé une panique générale dans le voisinage du lieu de l’altercation mettant en émoi les habitants des arrondissements 5 Ouenzé et 6 Talangaï.

Dans cette débandade, les écoles environnantes ont libéré les élèvs alors que la situation n’était pas encore sous contrôle. Certains parents ont déploré cette attitude des responsables des écoles, d’autant plus que, hors des enceintes scolaires, les enfants n’étaient plus sous protection.

D’après plusieurs témoignages recueillis sur place, il y aurait eu des blessés tant du côté de la force publique que des civils se trouvant dans les parages.

Un chauffeur a à tout le moins été touché d'une balle à la jambe.

Germaine MAPANGA