Handicap et ville : des obstacles persistants pour une accessibilité inclusive à Brazzaville

L'accessibilité urbaine demeure un défi majeur pour les personnes en situation de handicap à Brazzaville. Bien que des lois aient été promulguées pour améliorer leur mobilité, la réalité est que la ville de Brazzaville est encore mal adaptée aux besoins de ces citoyens. L'inaccessibilité se manifeste à travers des infrastructures inadéquates, des transports en commun non adaptés et un manque de sensibilisation généralisé.

Les obstacles physiques dans les infrastructures urbaines

Le premier obstacle auquel les personnes handicapées sont confrontées à Brazzaville est souvent d'ordre physique. De nombreux trottoirs restent trop étroits pour permettre le passage d’un fauteuil roulant, et certaines rues délabrées compliquent considérablement la mobilité des personnes à mobilité réduite.

Les bâtiments publics posent également problème à Brazzaville. De nombreuses structures publiques n’ont pas encore effectué les modifications nécessaires.

L’absence de rampes d’accès, de portes automatiques, ou d'ascenseurs fonctionnels freine considérablement l’accès aux services publics pour les personnes en situation de handicap.

Les ascenseurs, lorsqu'ils existent, sont souvent trop petits ou ne fonctionnent pas correctement. De plus, les annonces sonores et visuelles pour les déficients auditifs et visuels manquent cruellement à Brazzaville.

Ces lacunes compromettent l’autonomie des personnes handicapées et limitent leur accès à la ville et à ses services.

Le manque d'accessibilité dans les transports en commun

Les transports en commun, un pilier essentiel de la mobilité urbaine, représentent un autre défi majeur. A Brazzaville, les efforts pour rendre les bus et taxis accessibles sont en retard par rapport aux objectifs fixés par la législation.

Les personnes en fauteuil roulant rencontrent souvent des difficultés pour utiliser les bus, car toutes les lignes ne disposent pas de rampes automatiques ou de conducteurs formés pour assister les passagers handicapés.

La gare CFCO de Brazzaville, quant à elle, n’est pas toujours conçue pour accueillir des personnes à mobilité réduite.

La sensibilisation et la formation : des solutions encore insuffisantes

L’inaccessibilité urbaine n’est pas seulement une question d’infrastructures, mais également de sensibilisation. De nombreux professionnels, y compris ceux qui travaillent dans les transports ou la planification urbaine, ne sont pas suffisamment formés aux besoins des personnes handicapées. Cette méconnaissance contribue à l’inadaptation des espaces urbains, où les besoins spécifiques des personnes en fauteuil roulant, malvoyantes ou malentendantes ne sont pas pris en compte.

Un exemple concret de ce manque de formation concerne les rampes d’accès aux bâtiments publics. Les municipalités et les entreprises doivent encore sensibiliser davantage leurs équipes pour garantir une véritable prise en compte des handicaps invisibles ou complexes. La formation continue des professionnels de la ville est cruciale pour surmonter ces défis et garantir une meilleure accessibilité.

Vers une ville inclusive : initiatives et solutions pour améliorer l'accessibilité

Face à ces défis, Brazzaville doit se mobiliser pour rendre ses infrastructures plus accessibles. Améliorer l'accessibilité de ses bâtiments publics et de ses transports. Ce plan inclut l'installation de rampes et d’ascenseurs, ainsi que la mise en place de signalétiques adaptées pour les personnes souffrant de handicaps sensoriels, mettre en place un service de taxis spécialement adapté aux personnes à mobilité réduite, permettant ainsi une meilleure intégration dans la vie quotidienne et les activités sociales.

L'accessibilité urbaine pour les personnes en situation de handicap reste un long chemin semé d'embûches. Brazzaville est encore loin d’être pleinement accessible. Le manque d’infrastructures adaptées, de transports en commun accessibles, et de formation aux besoins spécifiques des personnes handicapées freinent l'inclusion.

Pour que Brazzaville devienne véritablement inclusive, ces efforts doivent être soutenus et étendus à toutes les municipalités, afin que chacun puisse accéder à l’espace public sans entrave.

Le gouvernement s’emploie, malgré les insuffisances, à renforcer les conditions visant à l’amélioration de la prise en charge des personnes vivant avec handicap.

Le plan national de développement 2022 2026 prévoit, à cet effet, des mécanismes d’un modèle de développement inclusif.

Dans un proche avenir un avant-projet de loi portant protection et promotion des droits de la personne vivant avec handicap en République du Congo sera soumis au parlement pour actualiser et faire évoluer la loi existante.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville