L’UNICEF-Congo dans les Plateaux et la Cuvette pour constater l’impact causé par les inondations survenues ces derniers mois

L’UNICEF-Congo  effectue du 1er au 7 février 2025, une mission de visite de terrains des inondations dans les localités de Makotimpoko dans le département des Plateaux et de Mossaka, dans le département de la Cuvette (au Nord du Congo). Ce, pour constater l’impact causé par les inondations survenues ces derniers mois et la capacité de résilience des populations ainsi que leur capacité de faire face aux défis liés aux pratiques familiales essentielles. Afin de les préparer aussi à affronter la nouvelle saison des pluies.

En effet, lors des inondations, le Gouvernement du Congo avait déclaré l’état d’urgence humanitaire et, en collaboration avec l’UNICEF, avait développé un plan de réponse pour adresser les besoins urgents dans les domaines de la sécurité alimentaire, l’eau-hygiène-assainissement, la santé, la nutrition, l’éducation, la protection, les abris, etc.

Avec ladite mission, l’UNICEF se donne les objectifs et de permettre aux médias de : constater l’impact des inondations sur les communautés ; constater la capacité de résilience des communautés et de les préparer pour la saison de pluie à prochaine ; constater les programmes mis en œuvre par le l’UNICEF ; documenter l’impact et les réalisations pour sensibiliser le public par le biais de la couverture médiatique pour faire un plaidoyer en faveur desdites communautés ; permettre auxdits médias d’alerter l’opinion publique sur le nouvel épisode d’inondation à venir dont l’ampleur pourrait être similaire ou supérieur à celui de l’épisode connu au début de 2023.

La première phase de cette mission a été, le district de Makotimpoko dans le département des Plateaux, qui a connu des graves inondations aux conséquences incalculables, notamment sur le plan social, sanitaire puis éducatif.

Sur le plan social, plusieurs familles se sont retrouvées dans des maisons inondées jusqu’au . niveau de mes mollets. certaines ont même perdue leur logement. ''Toute la maison dans l’eau avec tous les risques possibles. Au point de perdre tous les documents de naissance et les fournitures scolaires des enfants'', en témoigne Boyamba Hissen, habitant de Makotimpoko.

« Je suis marié, père d’enfants, chef de famille dans cette parcelle. Lorsqu’il pleut, c’est vraiment difficile et pitoyable. Pendant la montée des eaux, nous sommes inondés. Tout le village est dans l'eaux. Si nous n’avez pas de pirogue, vous ne pouvez rien faire. Si vous avez la chance d'en avoir, vous pouvez vous rendre chez un voisin ou allez chez un parent plus loin. Il arrive des moments où, même entrer dans la maison, il faut dans une pirogue, le contraire est impossible. Dans ces cas, vous mettez des bois plus élevés pour mettre les lits et autres ustensiles. Le cas échéant, il faut construire des pilotis », a-t-il expliqué.

« Si Dieu n’est pas des vôtres, vous pouvez voir votre enfant tomber dans l’eau la nuit. Il y a de ceux qui ont perdu des enfants, qui, la nuit dans le sommeil, le bébé ou l’enfant tombe et, vous constatez au moment où, c'est déjà trop tard. Mais l’inondation de 2023 était plus dramatique. Qui a causé beaucoup de pertes, même en vie humaine. L’eau atteignait jusqu’au niveau du cou, sous le menton. Là, nous étions très en difficulté », a-t-il ajouté.

« Néanmoins, nous avions pu recevoir l’aide et l’assistance de l’UNICEF, qui était venus nous faire quelques dons de diverses natures. Notamment en médicaments et surtout en kits scolaires, des sacs d’écoles bleus des enfants avec quelques cahiers, bics bleu et rouge crayons, gomme et autres. C’est grâce à l’UNICEF que les enfants avaient pu renouer avec l’école. C’est d’ailleurs eux qui avaient désinfecté les salles de classes et avaient construit des abris provisoires pour l’enseignement des enfants », a conclu Hissen, remerciant cet organisme onusienne qui s'occupe convenablement de la vie et des droit de l'enfant.

Sur le plan sanitaire, l’hôpital également était dans l’eau et toutes les activités se faisaient en pirogue. Le chef du Centre de santé intégré, Issompolo Gaston, infirmier diplômé d’Etat, qui a vécu les dernières grandes inondations, celles de 2023, explique avec force et détailles, les moments cruciaux de cette période.

« C’est la toute première fois que nous avons vécu une telle inondation. Je suis natif de ce district, mais nous n’avions jamais vécu une telle inondation. Ce fut une vraie catastrophe ! les malades qui arrivaient à l’hôpital en pirogue, étaient soignés dans la même pirogue. J’ai eu à faire des accouchements dans la pirogue, avec mes sages-femmes », a détaillé le chef du centre. Depuis 2018, je suis arrivé à ce Centre de Santé et en 2020, on m’a nommé chef de centre. Et je remercie l’apport de l’UNICEF, que toujours nous vient en aide chaque fois qu’il a des problèmes d’inondations.

Cependant, en ce qui concerne l’éducation, les établissements scolaires étaient tous fermés à cause des eaux, ont bénéficié de l’apport de l’UNICEF qui a, dotés les élèves des sacs bleus, un kit contenant des cahiers et autres fournitures scolaires.

Pour la résilience, des abris temporaires étaient construits et ont permis aux enfants et enseignants de poursuivre les enseignements et faire avancer le programmes scolaires.

Selon le directeur de l’école primaire 5 février 1979 de Makotimpoko, qui accueille plus de 1600 élèves, les fortes pluies qui causes les inondations sont très néfaste pour le bon enseignement et la bonne éducation de nos enfants. Il a du reste salué l’assistance permanente de l’organisme UNICEF pour sa promptitude dans pareille circonstance. Non seulement, il a offert des kits aux élèves, il a aussi construit des abris.

« En dépit de tout ce que l’UNICEF fait, mon souci le plus ardent est que dans le futur, qu’on fasse des constructions des bâtiments plus élevées. Si on peut construire des salles de classe à la hauteur des deux mètres, ça serait plus prudent. Moi, dans mon bureau de fortune, pour sauver et protéger mes documents, les livres et autres ouvrages didactiques, j’ai été obligé de les placer en haut. J’ai fabriqué une sorte de plafond avec du bois », a expliqué le directeur.

Aussi, doit-on signaler qu’après cette première étape de Makotimpoko, la deuxième est celle du district de Mossaka, dans le département de la Cuvette.

Somme toute, les inondations survenues à Makotimpoko ont provoqués des graves conséquences sur les communautés et infrastructures locales. Il est donc impérieux de veiller puis être vigilent sur la situation, afin de pérenniser l’action de l’assistance humanitaire aux populations affectées. Cela pour réduire l’impact des inondations dans les différentes localités du département. Malgré les dommages causés par ces inondations à chaque fois, les communautés se refusent de quitter les lieux. '' C'est la terre de nos ancêtgres, nous ne pourrions en aucun cas la laisser ni l'abandonner'', disent-ils. Ils ne veulent pas et ne pourront pas aller ailleurs, en s'exclamant.

Le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance  (UNICEF)est toujours aux côtés des enfants surtout en périodes catastrophes pour redonner et faire renaitre l’espoir.

VALDA SAINT-VAL/Les Echos du Congo-Brazzaville