France : Deve Maboungou refuse carrément que l’homosexualité soit imposée par les occidentaux en Afrique

Cette question est devenue un marqueur politique, opposant les « progressistes » et les « conservateurs », souvent instrumentalisée dans les débats pour renforcer certaines positions de pouvoir. Il est essentiel de souligner que les démocraties africaines sont encore en développement, ce qui limite leur capacité à aborder des sujets aussi complexes que la reconnaissance des droits des homosexuels. Les gouvernements africains font face à des défis pressants tels que la pauvreté, l’éducation, la santé et l’instabilité politique. Ces enjeux occupent une place centrale avant de pouvoir engager une réflexion sociétale approfondie sur des sujets comme le mariage ou l’adoption homosexuelle. Et pour Deve Maboungou, Analyste criminel opérationnel spécialisé en renseignement et géopolitique, notamment pour l’Observatoire géostratégique de Genève, « la reconnaissance des droits des homosexuels ne doit pas être perçue comme une priorité imposée, mais comme une évolution qui s’intègre dans un cadre global de justice sociale et de respect des droits humains ».

« Toute évolution législative ou sociétale dans ce domaine doit émaner des sociétés africaines elles-mêmes, sans pression externe. Bien que des réformes législatives soient importantes, il est essentiel d’évaluer leur impact réel sur la vie quotidienne des citoyens. Les sociétés africaines doivent elles-mêmes décider du moment et des modalités d’évolution sur ces questions », a déclaré à la presse française, le franco-congolais Deve Maboungou, un homme d’engagements et de principes, dont le parcours incarne un modèle de citoyenneté active et responsable.

« L’homosexualité en Afrique est souvent perçue comme ‘’une imposition occidentale’’, bien que les sociétés africaines aient historiquement accueilli diverses formes d’expressions sexuelles », a ajouté le président d’un Lions Club Poissy Doyen, interrogé par la presse française.

En 2013, Barack Obama exhortait son homologue sénégalais Macky Sall à dépénaliser l’homosexualité, provoquant un vif débat. Cette situation illustre la tension entre des influences externes et des réalités internes.

En Afrique subsaharienne, l'homosexualité est largement criminalisée, plus de la moitié de ses pays interdisent ou répriment les rapports homosexuels, parfois de la peine de mort. Les lois répriment cette orientation sexuelle, exposant la communauté LGBTQI+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées) à la stigmatisation et aux violences de tout genre.

Les personnes LGBTI se retrouvent confrontées à un recul inquiétant des avancées, à des remises en cause de leur identité et à de gros obstacles à leurs droits juridiques et sociaux. Les arrestations et détentions arbitraires se sont multipliées, le simple fait d’être soi-même étant considéré comme une infraction pénale. Dans certains endroits, la peine de mort plane tel un spectre terrifiant – un châtiment injuste et brutal qui sanctionne le fait d’être qui ils sont. Nous sommes confrontés à ce qui constitue assurément une crise croissante d’une guerre juridique homophobe.

Sur 45 pays en Afrique sub-saharienne, 28 disposent encore de législations interdisant ou réprimant l'homosexualité. Dans ces textes de loi et surtout le code pénal, cette orientation sexuelle est clairement définie comme une pratique contre-nature.

Les officiers de police et les tribunaux ont donc de facto une prise de position naturelle qui criminalise les faits et gestes de toutes personnes identifiées comme étant gay, lesbienne, transgenre ou queer.

A ce contexte de loi défavorable s'ajoute le poids de la culture et souvent de la religion. L’univers de la sexualité en Afrique depuis l’ère du christianisme est entouré de tabous, à l’instar de plusieurs autres régions du monde.

Au Congo-Brazzaville par exemple, le plus souvent le sexe se pratique davantage qu’il ne se dit.

Même à travers les contes lorsqu’il est abordé, c’est par le biais de métaphores, d’analogies, d’ellipses ou encore de métonymies.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville