Nestor Makoundzi-Wolo est né de l'union conjugale de Joseph Wolo et de Marie Nkebani Mbika. Nestor Makoundzi Wolo, ’’Tonton Ness’’ pour les intimes, est arrivé sur la terre des hommes le 29 juillet 1948 à Madingou, chef-lieu du département de la Bouenza. Il y fit son cycle primaire puis le collège. Au primaire, il fréquenta l’école catholique Saint-Michel de Madingou poste puis le C.E.G de Madingou. Après son Brevet d’Etude Moyenne Générale (BEMG), il alla poursuivre ses études au Séminaire de Loango où il obtint son Baccalauréat. N’ayant pas voulu poursuivre des études religieuses, qui pouvaient faire de lui un clergé, refusant d’aller au grand séminaire, il s’inscrivit au Centre d’études Supérieures de Brazzaville (CESB), actuelle Université Marien Ngouabi. Nestor Makoundzi Wolo s'envolera en France notamment à l'université Bordeaux 1, faculté de droit, des sciences sociales et politiques pour poursuivre ses études supérieures en droit.
C'est le 22 juin 1977 à Bordeaux que ce doctorant en droit présentera et soutiendra publiquement devant un jury composé de cinq membres, sa thèse de Doctorat d'État en droit sur le thème : Reconnaissance d'État et Reconnaissance de gouvernement dans les relations interafricaines (Tome 1 et 2) avec mention très honorable.
Profitant ainsi de son parcours estudiantin avant de faire son entrée dans la vie active, Nestor Makoundzi Wolo se marie officiellement avec Alphonsine Otela, personnel des services de santé. De cette union conjugale naîtront quatre enfants dont trois filles et un garçon : Makoundzi Olga Mireille Nelly, Makoundzi Wolo Nkebani Marie Christelle, Makoundzi Wolo Armel et Makoundzi Wolo Otela Josiane, la benjamine de la famille.
De retour au Congo-Brazzaville après avoir soutenu avec brio sa thèse de Doctorat d'État à Bordeaux à l'âge de 29 ans, il sera ainsi intégré et nommé par décret numéro 77/582/ du 16/11/77 dans le statut de l'Université Marien NGOUABI en qualité de Maître-Assistant.
Président de la commission de rédaction de la Constitution congolaise du 15 mars 1992, Nestor Makoundzi Wolo fut chargé, avec d'autres juristes africains par le comité de libération de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) pour rédiger le projet de Constitution de la Namibie Indépendante.
De son séjour universitaire à la Faculté de droit du Congo Brazzaville, Nestor Makoundzi Wolo a enseigné des écrivains de référence, des hautes personnalités, des avocats, des huissiers, des Notaires ainsi que bon nombre d’anciens et actuels ministres de la République. Les noms de l'écrivain Alain Mabanckou, le Professeur Placide Moudoudou, le Docteur Miguel Bimbou, l'actuel Président de la Commission de l'Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, les Maîtres Christian Yaba Ngo Libengue, Thierry Koumba, Anicet Goma, les ministres d'État Pierre Mabiala, l'ancien Ministre Hellot Matson Mampouya, les députés Fernand Sabaye et autres, en sont une illustration pertinente à ce sujet.
Adepte incontournable de la culture générale et du travail bien fait, Nestor Makoundzi Wolo avait également des compétences dans des disciplines comme le droit international, le droit public, le droit de la mer, le droit de l'intégration économique et le droit administratif matière à laquelle il a écrit maints articles.
En étroite collaboration avec Albertine Lipou Massala (Magistrate) et Madame Julienne Ondziel (Avocate) et la commission internationale des juristes et de la fédération des juristes africains, il avait publié en 1988, un article scientifique sur le thème : La réceptivité du droit en milieu rural : Cas du Congo.
Professionnellement, « cette bibliothèque ambulante » comme l'appelaient souvent ses amis du quartier Moungali, a assumé les fonctions suivantes : Directeur de l'INSSEJAG ; Doyen de la Faculté de droit de l'Université Marien Ngouabi ; Suppléant siégeant (circonscription électorale unique de Madingou) à l'Assemblée nationale dans la législature allant de 1993 à 1997 ; Membre du Conseil Constitutionnel ; Consultant au PNUD (Réaliser les études relatives au premier rapport international sur le développement humain de la République du Congo) ; Membre du Comité de rédaction du Rapport synthétique final sur le développement humain de la République du Congo, dans le cadre du Projet PRC/2000/551-PNUD, promouvoir le développement humain et lutter contre la pauvreté en République du Congo ; Consultant au Comité International de la Croix-Rouge (CICR) pour effectuer une étude exhaustive sur l'état des lieux de la mise en œuvre du droit international humanitaire en République du Congo. Études ayant permis aux services consultatifs du CICR à Genève de rédiger un rapport à ce sujet ; Consultant national juriste à (FAO), dans le cadre du projet FAOTCP/PRC/8925 ’’Législation de la faune’’.
Voici un témoignage de l'un de ses anciens voisins de Moungali, Celmond Koumba : « J'avais fait la connaissance du Professeur Nestor Makoundzi Wolo en 1977 quand il était rentré au pays. Lui et moi avions vécu à Moungali notamment dans la rue Zanaga. C'est quelqu'un qui était très ouvert et très sensible aux problèmes des autres. Les jeunes du quartier qui étaient pour les uns au Lycée et à pour les autres à l'Université, ne cessaient d'apprendre à ses côtés. Dans la rue Zanaga où il a vécu avant de rejoindre son domicile de fonctions à l'ENS (Ecole Normale Supérieure) de l’Université Marien Ngouabi, il avait pour compagnons Edmond Koumba, un des Inspecteurs des lycées à la retraite, Édouard Nkouari, Magistrat à la retraite et feu Professeur Alfred Makoundzi qui vient de nous quitter ».
Malade, le Professeur Nestor Makoundzi Wolo sera évacué à Paris pour des raisons sanitaires en début du mois de juillet 2002. Au moment où sa famille, ses amis et connaissances croyaient qu'il devrait recouvrer sa santé après ce séjour sanitaire en France, la nature en a décidé autrement le 31 juillet 2002. Le Professeur Makoundzi Wolo nous a quittés à l'âge de 54 ans et repose au cimetière familial de Mbimba, au quartier Dakar à Madingou-poste. Honneur et gloire à cet éminent homme de droit et intellectuel émérite. Paix à son âme ! Gloire éternelle !
VALDA SAINT-VAL/ Source : Le courrier du Congo