France : Un restaurant congolais fermé par le préfet pour préserver la tranquillité publique, le patron des lieux voit là une sanction à son encontre

Le restaurant congolais « Saveurs braisées », situé avenue Thiers à Melun, en région parisienne, est ciblé par un arrêté préfectoral de fermeture administrative pour quatre mois. Un acte pris à la demande du maire alerté par les voisins et le syndic de copropriété. Passé au peigne fin, l’établissement a vu ses défauts mis au grand jour : fermetures trop tardives, nuisances sonores dues aux clients alcoolisés et autres infractions. Une mesure notifiée aux cogérants de ce commerce jeudi soir.

« Nous avons monté un dossier en répertoriant tous les procès-verbaux, les appels des riverains à la police municipale, les courriers du syndic Foncia au service Hygiène et prévention de la mairie, les mains courantes déposées‚ etc. Et nous avons sollicité cet arrêté du préfet qui a agi », salue Eliana Valente, adjointe au maire en charge de la sécurité.

Elle cite diverses infractions : défaut de licence et de permis d’exploitation, fermetures tardives au-delà de 3 heures du matin, nuisances sonores, consommation tardive d’alcool, etc.

« Le soir, il y a des regroupements devant, du bruit, un sentiment d’insécurité. Cela fait trois ans que les riverains n’en peuvent plus », insiste l’élue qui a glissé dans les boîtes à lettres des riverains un communiqué relatif à la fermeture de l’établissement.

Dans ce texte, la mairie rappelle que « La tranquillité publique est l’affaire de tous » et que la ville de Melun est « déterminée à permettre aux habitants de jouir du calme auquel ils ont droit, notamment la nuit ».

« Dès mon élection au mois d’octobre, j’ai fait de la tranquillité publique et de la sécurité mes priorités. La sécurité est la première des libertés et nous devons l’apaisement aux habitants », justifie le maire, Kadir Mebarek (Horizons). Cette fermeture permettra de retrouver le calme la nuit pour les riverains. Les Melunais peuvent compter sur ma détermination et celle de la majorité municipale ».

Rencontré mercredi, le cogérant, de nationalité congolaise dit ne pas comprendre les raisons de cette mesure. Une défense tout en déni. « On ouvre de 13h30 à minuit, on ne vend pas d’alcool à emporter, pour consommer de l’alcool ici, les gens doivent manger ici aussi. Mais s’ils repartent avec une canette pas finie, on ne peut pas les en empêcher car ils l’ont payée. Quand il y a des embrouilles, les gens arrivent d’ailleurs. Lundi soir il y a eu une grosse embrouille en face, de l’autre côté de la rue, pas devant chez nous ».

« Cet arrêté est respecté. En plus, on a négocié avec la direction du Carrefour Market situé au Mail Gaillardon pour qu’elle n’accepte plus de vendre de canettes de bière à l’unité. L’idée est de permettre que cela se passe mieux devant le supermarché », précise le directeur de cabinet du maire. Un lieu où se regroupent souvent des personnes sans domicile fixe, souvent aussi sur les berges de l’Almont ou derrière le marché couvert.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville