Le greffier Gédéon Endzena Okali, demeurant à Brazzaville, est cité à comparaître devant le tribunal correctionnel (2e chambre) de Pointe-Noire à l’audience qui sera tenue au palais de justice de la capitale économique du Congo, le jeudi 11 juillet prochain à 10 heures, pour y être entendu en qualité de partie civile dans la procédure exercée contre les nommés Pereira Anthony Andreiv Ladeira Victor et Ndengué Murielle Prysha Sarah, prévenus respectivement de menaces verbales de mort et port illégal d’arme et munitions de guerre, outrage à un agent public et complicité de menaces verbales de mort, selon une convocation à partie civile signée le 1er juillet dernier par la procureure de la République près le tribunal de grande instance de Pointe-Noire, Souvenirs Stéphanie Tsibi Ititi.
On rappelle que Mme Sarah Pereira née Ndengué, la fille du commandant des Forces de police depuis 26 ans, le général Jean-François Ndengué, détrôné pour être remplacé par son adjoint, le général André Obami Itou fils, surnommé « le king », s’était rendue au Palais de justice, le jeudi 8 février dernier, pour un service ordinaire: faire signer des papiers d’une société auprès du greffe (secrétariat) du tribunal du commerce.
Un greffier, répondant au prénom de Gédéon, lui aurait demandé de repasser le lendemain. Ce que la dame n’a pas voulu accepter, le pressant de faire signer ses papiers. Au bout d’un certain temps, la tension est montée entre les deux et une dispute a éclaté. Ce qui a attiré l’attention du procureur de la République adjoint, qui est venu intervenir.
Ce dernier a fini par placer Mme Sarah Pereira en garde-à-vue, lui reprochant un comportement déplacé contre le greffier.
Pendant sa garde-à-vue, la dame a passé des coups de fil. Avait-elle appelé son père ou directement le commandant du G.r.b qui se trouve être son cousin? Toujours est-il que le capitaine Omouanga, neveu du commandant des forces de police, est arrivé au palais de justice, accompagné de quelques éléments de son groupe d’intervention. Il aurait sollicité la compréhension du procureur adjoint pour libérer sa cousine.
Pour ce dernier, la loi étant la même pour tous, il n’était pas question de faire des faveurs à qui que ce soit. Finalement, les gendarmes qui gardent les lieux ont fini par comprendre leur collègue policier, en remettant sa sœur en liberté. Mais, le capitaine aurait tenu des propos menaçants à l’égard du procureur adjoint. Pour son malheur, tout ça était filmé et balancé dans les réseaux sociaux.
L’affaire a suscité une grande indignation et des condamnations sur la toile congolaise.
Le dimanche 11 février dernier, le journal Le Troubadour annonçait, en exclusivité, sur sa page Facebook, que le ministre en charge de l’intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou, a instruit l’Inspection générale de police d’ouvrir une enquête administrative sur cette affaire. Et dans ce cadre, le capitaine Omouanga a été interpellé et placé en garde-à-vue, pour les besoins de l’enquête.
Pendant ce temps, les réseaux sociaux se sont enflammés. Une affaire ordinaire est devenue une affaire d’Etat, en raison des personnes impliquées: la fille et le neveu du général Ndengué. Leur comportement, au palais de justice, est sévèrement critiqué.
A l’issue de l’enquête administrative, le capitaine Omouanga a été déféré par la police au parquet du tribunal de grande instance de Brazzaville, qui l’a écroué à la Maison d’arrêt, pour attendre son jugement. Il avait été nommé en août 2022, comme commandant du G.r.b, en remplacement du capitaine Romuald Manounou, alias Morgane, qui purge une peine de sept ans de travaux forcés, à la Maison d’arrêt, pour «association de malfaiteurs, arrestations arbitraires, extorsion, recel et abus d’autorité».
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville