Congo : Honoré Sayi a été réhabilité au sein de l’UPADS

L’Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale (U.PA.D.S), a tenu sa 4e session ordinaire du Bureau Politique et du Conseil National, du 11 au 13 mars 2022, sous le thème : « Dans l’unité, l’ordre et la discipline, engageons-nous à renforcer notre Parti », dans la salle de conférences ‘’Professeur Pascal Lissouba’’ à Brazzaville. Convoquée par Acte n° 002-2022/UPADS/CN/BP/SN du 1er mars 2022, la 4e session ordinaire du Bureau Politique et du Conseil National a été placée sous la direction du camarade Pascal Tsaty-Mabiala, Premier Secrétaire du Parti et Président du Conseil National.

La cérémonie d’ouverture de cette 4e session ordinaire a connu deux temps forts : primo, le mot de bienvenue, prononcé par le Président de la Coordination départementale de l’U.PA.D.S- Brazzaville, le camarade Jean Patrick Emery Kihoussa ; puis secundo, par le discours d’ouverture desdits travaux, par le Premier Secrétaire du Parti.

Dans son mot de bienvenue, M. Kihoussa a salué avec déférence toutes les délégations à ces assises, venues de tous les départements du Congo et leur a souhaité un très bon séjour de travail en terre de Brazzaville, ville capitale et vitrine de la vie politique nationale.

Dès l’entame de son discours d’ouverture, Pascal Tsaty-Mabiala s’est permis de jeter un regard sur angoissé sur l’état du monde, l’Europe en particulier où se joue en ce moment le destin de la planète. Condamnant énergiquement ce qui se passe en Ukraine. « Devant les images insoutenables sur l’invasion de l’Ukraine, avec les destructions et les pertes en vies humaines qui s’en suivent, l’on se croirait en présence d’un film-fiction tant les images paraissent surréalistes. Et pourtant nous sommes dans le réel. En effet, la Russie, le plus grand pays du monde avec l’une des puissantes armées, a décidé de marcher sur son voisin, bouleversant les rapports internationaux issus de la fin de la guerre froide », a-t-il déploré avec amertume.

Ensuite, le Premier Secrétaire, Pascal Tsaty-Mabiala a rappelé les différents événements qui ont marqué la vie de son Parti, l’U.PA.D.S, notamment : la célébration du 30e anniversaire du Parti ; le retrait de deuil porté en mémoire du Président-fondateur ; le travail remarquable accompli par le Comité de conciliation pour l’unité et le rassemblement au sein du Parti, puis la mise en place lors de la 3e session ordinaire du Conseil National, du 27 au 30 janvier 2021.

Tirant les leçons de l’histoire du Parti, M. Pascal Tsaty-Mabiala a exhorté les membres du Conseil National au pragmatisme, à la lucidité et à la responsabilité dans le choix des stratégies en lien avec la survie du Parti sur l’échiquier politique nationale.

« …L’histoire des grands Partis politiques a toujours été une succession d’adaptation aux évolutions de la société. Ces adaptations s’apparentes quelquefois à des renoncements, car elles ne portent pas que sur la vision idéologique. Le pragmatisme, la survie, l’existentiel peuvent aussi faire sauter les verrous doctrinaux érigés en dogmes pour modifier la trajectoire politique », a-t-il fait remarquer.

Par conséquent si, « hier, en France, aucun Parti dit ’’démocratique’’, de gauche comme de droite, n’acceptait d’être élu avec les voix du Front National de Jean-Marie Lepen, autour duquel s’était construit un cordon sanitaire. Aujourd’hui, ce n’est qu’une banalité », a-t-il précisé.

«C’est dans cet esprit que le 7 avril 2016, après l’élection présidentielle controversée, nous avons décidé de prendre acte des résultats proclamés par la Cour constitutionnelle, pendant que nombreux d’entre nous, radicalisés, et rangés derrière des intérêts politiques totalement étrangers aux leurs, rejetaient rageusement cette option. Que serait l’U.PA.D.S aujourd’hui, si nous avions écouté les marchands d’illusion dont les discours allaient jusqu’à vouloir nous interdire de participer aux élections législatives de 2017, en solidarité avec la guerre dans le Pool et avec nos amis croupissant dans les geôles du pouvoir », a rappelé M. Tsaty-Mabiala.

Le Premier Secrétaire du Parti du Professeur Pascal Lissouba a même rappelé les événements tragiques de 1997 pour étayer son point de vue et sa position conciliante et modérée.

« Dans le même ordre d’idées, avions-nous tiré les leçons de notre absence aux négociations de Libreville en République Gabonaise pendant la guerre de 1997, négociations auxquelles prenaient part huit (8) chefs d’Etats parmi lesquels les plus illustres du continent africain, ainsi que le Représentant personnel du Secrétaire général des Nations-Unies ? Nous avions comme raison pitoyable : le Président Lissouba ne pouvait pas serrer la main de Sassou N’Guesso pleine de sang des Congolais. La suite, nous la connaissons : l’humiliation et l’exil d’où notre chef ne reviendra jamais jusqu’à ce qu’il soit rappelé à Dieu. Et ironie du sort, celles et ceux qui l’avaient empêché de se rendre à Libreville ne se sont pas gênés d’embrasser, dès la première occasion, Sassou N’Guesso jadis qualifié de diable, le vainqueur de la guerre. C’est là, l’un des versants tragiques de l’histoire de l’U.PA.D.S. que je nous laisser méditer », a-t-il renchéri.

A la question relative à la sanction (suspension) infligée au camarade Honoré Sayi, jadis, Porte-parole du Parti et président du groupe parlementaire U.PA.D.S. à l’Assemblée nationale, au lendemain de sa nomination au gouvernement Anatôle Collinet Makosso, le Conseil National a décidé après débat, de lever ladite sanction.

Réhabilitant ainsi l’actuel ministre de l’Energie et de l’hydraulique dans la plénitude des droits du Parti. Les résultats sanctionnant le vote se présentent comme suit : Votants pour : 169 voix ; votants contre : 08 voix ; Abstention : 29 voix. A propos des prochaines élections législatives et locales, le Premier Secrétaire du Parti a rappelé que la participation à celles-ci avait déjà été unanimement et sans réserve décidée par le Conseil National.

Ainsi, le Secrétariat national a mis en place les mécanismes de présélection des candidats, en impliquant suffisamment la base, qui a librement fait ses propositions.

« C’est d’ailleurs pour discuter des conditions d’organisation des futures échéances électorales que nous avons pris part à la récente Concertation politique, tenue à Owando du 3 au 6 mars dernier. Nos exigences en matière de gouvernance électorale sont bien connues. Nous continuons de travailler dans la durée, afin d’obtenir des élections dont les résultats ne souffrirons d’aucune contestation », s’est-il justifié.

« Sachez-le : le Parti a besoin d’élus. Mais des élus qui comprennent le sens de son combat politique, de son ambition. C’est pourquoi, en toute objectivité et en toute impartialité, nous devons choisir nos candidats et préparer les futures victoires. J’entends par là, les victoires communes et non des positions individuelles pour satisfaire des ambitions inavouées », a prévenu et conclu le Premier Secrétaire de l’U.PA.D.S,  Pascal Tsaty-Mabiala.

Et, c’est sur cette interpellation, qui est une grande invite à tous les membres et sympathisants de l’U.PA.D.S,  qu’il a clôturé les travaux de la 4e session ordinaire du Bureau Politique et du Conseil National du Parti du Président-fondateur, le Professeur Pascal Lissoula, afin de gagner les batailles électorales à venir.

VALDA SAINT-VAL le Frangin / Les Echos du Congo-Brazzaville