Le Procureur de la République, Antoine Oko Ngakala a présenté et ordonné le placement en détention de quatre policiers et trois civils, tous coupables de faits de tortures sur des tiers sous le viaduc de Kintélé. C’était au cours d’une brève cérémonie qui a eu pour cadre le Palais de Justice de Brazzaville jeudi.
Devant la presse, le procureur de la République qui a été interpellé par le commandement de la Police nationale, a dans son exposé liminaire, rappelé que depuis quelques jours, une vidéo a circulé sur la place de Brazzaville, montrant des policiers en train de torturer des personnes. Sur instruction du commandement territorial des Forces de Police de Brazzaville, ces malfaiteurs, au nombre de sept, ont été tous identifiés et viennent d’être présentés ce jour à son parquet.
Il s’agit de quatre agents de police et trois civils habillés en tenue de policier, notamment, l’adjudant-chef de police Ngakégni Tadet, en service au commissariat de police de Makabandilou. L’adjudant de police Gandou Charel, chef du poste de police du quartier Château-d’eau Ngamakosso. Le brigadier-chef Mobié Color alias Tyson, chef du poste de police ‘’Viaduc’’. Le brigadier-chef Makélé Éric, chef du poste de police arrêt Église, quartier Manianga. Nzaba Ronnel, Bakala Ngandziami et Samba Hugues.
Interrogés sur les faits qui leurs sont reprochés, les sus nommés les ont tous reconnus sans ambages.
Au terme des dispositions de l’article 55 du code de procédure pénale, ces présumés auteurs sont poursuivis devant son parquet, selon la procédure de crime flagrant, pour les faits d’association de malfaiteurs et de coups et blessures volontaires.
Aussitôt, après leur interrogatoire et sur instruction du Procureur de la République, tous ces malfaiteurs sont mis aux arrêts.
Les sept personnes incriminées ont écouté le Procureur de République, assises à même le sol, les bras menottés dans le dos.
La procédure va suivre son cours, jusqu’au procès.
Du rappel des faits, dans une vidéo d’une barbarie insoutenable, les mis en cause se livrent à une séance de torture sur des personnes ligotées, en leur broyant les pieds au moyen d’un marteau-masse d’environ cinq kilos. Malgré les pleurs des suppliciés disant sentir leurs os broyés, les coups sont portés avec plus de violence, en toute indifférence.
Ces faits commis par des agents de police en fonction dont certains assument des fonctions et identifiés sur la vidéo, ont aussitôt conduit le commandement de la Police nationale, à diligenter une enquête, afin de mettre hors de ses rangs, ces brebis galeuses dont les pratiques renvoient aux yeux de l’opinion, une mauvaise image de la Police.
Outre les poursuites judiciaires, les policiers encourent des sanctions disciplinaires pour non respect des règlements et du code éthique. Cela peut conduire jusqu’à leur radiation des effectifs de la Police.
La Police nationale dont l’uniforme a été sali, n’a pas encore indiqué si elle allait se porter partie civile au procès.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville