Congo : Mathias Dzon et son collectif dressent un cinglant réquisitoire sur la gouvernance congolaise

Au cours d’une conférence de presse animée conjointement avec Jean Itadi et Christophe Moukouéké, le 3 mars à Brazzaville, le président du comité du Collectif des partis de l’opposition congolaise, Mathias Dzon et ses coorganisateurs, ont dépeint la situation politique, économique, et sécuritaire congolaise qu'ils jugent des plus sombres, et appelé à une concertation nationale inclusive.

Prenant tour à tour la parole, Mathias Dzon, Jean Itadi et Christophe Moukouéké n'ont fait l'économie d'aucun sujet ayant trait à la vie nationale, avec pour fils conducteurs, « la crise et la mauvaise gouvernance ».

Pour Mathias Dzon, « le Congo est actuellement en cessation de payement du fait de manque de liquidités au trésor public. » Aussi le collectif demande t-il un audit sur la gestion du pétrole et d'autres secteurs de l'économie nationale. « Avec une bonne gestion, le Congo se passera même des programmes avec le FMI », a affirmé Mathias Dzon.

Concernant l'argent destiné aux générations futures qu'il a évalué à 14000 milliards de francs CFA, Mathias Dzon a demandé que soit interpellé le ministre Gilbert Ondongo, pour qu'il explique comment cet argent dont le parlement et les congolais avaient connaissance a t-il été utilisé, sans collectif budgétaire.

Quant à la situation politique, tous ont invité le président de la République à user de son pouvoir discrétionnaire pour libérer sans délai et sans condition tous les prisonniers politiques.

Mathias Dzon a indiqué, que la libération des prisonniers politiques devrait se faire dans le dessein de décrisper le climat d’extrême tension qui prévaut dans le pays. « Le procès politique qui s’annonce ne permet pas d’aller vers l’objectif de cohésion nationale qui est dans la situation d’aujourd’hui un impératif catégorique », a-t-il dit.

De même, ils ont récusé le fait que Pascal Tsaty Mabiala soit nommé à la tête de l'opposition. Mathias Dzon a précisé que dans aucun pays au monde le chef de l’opposition n’a été nommé par un décret présidentiel.

« Je n’ai jamais vu un président nommé le chef de son opposition. Nous récusons le chef de l’opposition congolaise en tant que chef unique de l’ensemble de l’opposition congolaise, d’abord du fait de l’illégitimité de sa nomination, et ensuite et surtout, en raison de ses positions opportunistes et collaborationnistes », a-t-il conclu.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville