Congo – Justice : Norbert Dabira envisagerait de se suicider

Une révélation de notre confrère le Troubadour, dans sa publication du 15 février, fait état d'une volonté affirmée du général Norbert Dadira, de mettre fin à ses jours, plutôt que d'affronter l'humiliation. L'administration pénitentiaire se trouve dorénavant interpellée pour garantir l'intégrité du détenu.

Selon certaines indiscrétions révélées par le journal le Troubadour, le général Norbert Dabira « aurait fait parvenir un courrier testamentaire à la présidence de la République dans lequel il demandait à être enterré dans son village natal après son suicide… »

Pareil processus, s'il est avéré, participe d'une volonté manifeste d'un passage à l'acte, les intentions en ayant déjà été dévoilées à travers ladite lettre testamentaire qui fait foi d'engagement irréversible.

La culture du soldat qui parfois obéit à une grandeur et un sens du devoir construits sur l'honneur et la dignité, commande de périr, plutôt que de rendre les armes, quels que soient les circonstances et les conditions qui dessinent la défaite et l'humiliation pour l'officier de référence que l'on a été.

Officier général à 36 ans, Norbert Dabira a tissé au long des ans pour sa personne, une stature de « grâce » dont il ne supporte sans doute pas la disgrâce, quel que soit ce qu'on lui reprocherait.

Les conditions de son incarcération racontées par le Troubadour, dessinent un véritable détachement à la vie. Dire que l'homme a déjà tourné la page des vivants.

« Lorsqu'il ressort du bureau du procureur de la République ce 6 février 2018, il a la mine défaite, bien qu’il garde son calme: on vient de lui signifier les charges qui pèsent sur lui. On vient aussi de lui dire qu’il va être transféré à la maison d’arrêt centrale de Brazzaville. Il demande aux policiers s’il leur revient de le conduire à son nouveau lieu de détention. On lui répond qu’il y a un nouveau dispositif sécuritaire pour cela, et qu’il devra se rendre à pied du parquet à la maison d’arrêt centrale de Brazzaville. Comme vaincu, il lance aux policiers cette phrase énigmatique, en guise d’au revoir: «Hier c’étaient eux, aujourd’hui c’est nous, demain ça sera peut-être vous».

Énigmatiques, ces mots le sont à l'évidence. « Demain ce sera peut-être vous ». Peut-être, car il envisage ne pas être présent pour voir s'il en sera ainsi.

Quelles dispositions sont-elles prises par les services pénitentiaires pour éviter que le pire ne se produise ?

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville