Congo : L'OCDH embarrassé par l’accord de sortie de crise dans le département du Pool

Les premières conclusions de la Commission ad hoc soulèvent de nombreuses inquiétudes au Congo-Brazzaville. Motif : les questions de justices et de réparations des crimes commis, ignorées par les parties prenantes aux négociations. Pour Trésor Chardon Nzila, directeur exécutif de l'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH), le contenu de cet accord consacre une impunité totale au profit de tous ceux qui ont commis des exactions dans le département du Pool (sud) depuis avril 2016.

«Le contenu de cet accord consacre une impunité totale au profit de tous ceux qui ont commis des exactions dans le Pool. Ils parlent de la restauration de l’autorité de l’Etat dans le Pool, du processus DDR [Désarmement, la Démobilisation et la Réinsertion]. Mais en aucun cas, l’accord ne parle de réparation aux victimes, en aucun cas l’accord ne parle de la question de la justice », a déclaré Trésor Chardon Nzila sur RFI.

Le gouvernement congolais et le pasteur Ntoumi ont conclu le 23 décembre 2017 un accord de cessez-le-feu à Kinkala en vue de ramener la paix durable dans le Pool.

La commission ad hoc qui, selon ses initiateurs, constituerait la première étape des négociations vers la mise en œuvre de cet accord s'est réunie le 17 janvier dernier à Brazzaville.

«Nous n’avons pas le droit, pendant que les autres pays évoluent en terme de développement et de modernisation, de faire reculer et ensevelir le nôtre dans un conflit dont finalement la principale victime est la population du Pool, parce qu’elle ne mérite pas ce qu’elle subit voilà déjà une année », a déclaré le premier policier du Congo, Raymond Zéphirin Mboulou à l’ouverture des travaux.

«Dans la sérénité et la confiance, j’invite les membres de notre commission à travailler en privilégiant les intérêts supérieurs de la nation et en promouvant la paix. Il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour la paix. Le temps de la paix est arrivé. Travaillons donc dans ce sens ; les yeux rivés vers cette valeur divine » a-t-il ajouté.

Edwige KISSINGER / Les Echos du Congo Brazzaville