Congo : Les députés déserteurs ou contrevenants payeront le plus lourd tribut avec rétention des émoluments et indemnités

L’absentéisme qui dégrade l’image de l’administration publique dans l’opinion ne fait pas reculer le président de l’Assemblée nationale déterminé à procéder aux sanctions prévues par les textes en vigueur : «pas de travail, pas de salaire». Isidore Mvouba a déclaré ce jeudi à Brazzaville, que les députés qui ne siègent jamais ainsi qu’à leurs collaborateurs qui émargent allégrement sans travailler payeront le plus lourd tribut, avec rétention des émoluments et indemnités.

Le successeur de Justin Koumba a fait cette déclaration lors d’un échange de vœux de Nouvel An avec les députés.

«Seuls ceux qui seront présents dans l’hémicycle auront droit aux émoluments », a martelé Isidore Mvouba d’un ton ferme.

«Je rappelle au premier secrétaire et aux présidents des groupes et commissions parlementaires, que seuls ceux qui travaillent ont droit au salaire. Le temps est venu où a droit au salaire, celui qui a travaillé. Pour notre travail de parlementaire, la bonne volonté ne suffit pas, il faut être présent et inventif. Il faut donc travailler pour que les commissions deviennent des boîtes à idées et des forces de proposition des initiatives susceptibles de créer une nouvelle dynamique pouvant permettre au gouvernement d’exceller », a précisé le président de l’Assemblée nationale.

Selon lui, une assemblée du 21e siècle est avant tout un parlement de proximité, tourné vers la satisfaction des attentes des électeurs dont nous devons être à l’écoute de manière permanente.

« Comme d’habitude, nous devons passer l’essentiel de temps dans nos circonscriptions électorales, car un député qui s’éloigne de sa base, écourte ses chances d’être réélu », a rappelé Isidore Mvouba.

Au Congo, l’absentéisme au travail a marqué une «légère hausse». Si la santé ou des motifs personnels sont «naturellement» citées comme premières causes d'absence, les fonctionnaires congolais sont aussi démotivés par leurs conditions de travail.

Les locaux sont souvent rudimentaires, voire insalubres, les moyens bureautiques font cruellement défaut, la formation professionnelle est, pour ainsi dire, inexistante.

Les multiples plans de modernisation et d’informatisation ne vont pas plus loin que les sphères ministérielles.

La plupart des cadres moyens et subalternes se contentent de venir faire acte de présence le matin. L’après-midi, ils vaquent à leurs multiples occupations informelles, politique, commerce, artisanat, cultures maraîchères…

La corruption règne, les systèmes d’avancement restent opaques. Bref, les services publics vont à vau-l’eau.

Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville