L’arrêt des combats dans le Pool pour une paix durable au Congo

Il y a comme une sorte d’euphorie qui flotte dans l’air congolais. Attention ! Que l’on ne se méprenne pas : il faut toujours tenir compte, lorsque l’on parle de l’état d’un pays, des sinistrés, des chômeurs, la corruption, la crise financière, les pauvres, les retraités mal traités, tout un pays qui ne peut partager cet «air du temps » que suggère l’actualité en cette fin d’année. Cependant, ces derniers jours, certains ont pu ressentir une fierté, venue, le plus souvent, des résultats politiques.

Un accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités a été signé, ce samedi 23 décembre, à Kinkala, dans la région du Pool, au sud de Brazzaville, entre des représentants du gouvernement congolais et un représentant de la rébellion du Pasteur Ntumi, Jean-Gustave Ntondo, secrétaire général de son parti, le Conseil national des Républicains (CNR).

Le porte-parole du gouvernement congolais se réjouit de cet accord de cessez-le-feu qui constitue selon lui « un point d’étape heureux », dans une crise qui dure depuis avril 2016.

Mais euphorie en politique signifie-t-elle euphorie en tout ?

Non, bien entendu, mais il semble qu’en matière économique, le gouvernement dit d’ « efficacité » éprouve ce même besoin de résultats et de victoires face à la crise économique qui étrangle le pays depuis la chute du prix du baril de pétrole.

Depuis que la jarre des finances de l'Etat congolais est percée et que le pays peine à payer les salaires des fonctionnaires, les pensions des retraités et les bourses des étudiants, le président congolais, Denis Sassou Nguesso fait tout pour imprimer cette notion de victoire à une opinion publique qui lui accorde sa chance.

On aura beau critiquer, fabriquer des polémiques, souvent inutiles, et remplir le Web de toutes sortes d’anathèmes, les congolais ont décidé jusqu’ici de lui faire confiance.

L’imprévisible peut surgir à tout instant. Sans doute Denis Sassou Nguesso le sait-il mieux que personne. «Events, dear boy, events » (« les événements, mon garçon, les événements »), disait Harold Macmillan à un journaliste qui lui demandait ce qu’il craignait le plus.

Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville