Congo – État de la situation du Pool : Mise au point du ministre de la Justice

Devant les représentants des associations et des agences du système des Nations unies au Congo, Pierre Mabiala a détaillé les atrocités commises dans le Pool et attribuées à Frédéric Bintsamou alias « Ntoumi » et ses miliciens. Une information pénale est ouverte à leur encontre.

Pour Pierre Mabiala, «  les actes de violence perpétrés par « Ntoumi » et sa suite constituent manifestement une entreprise criminelle à grande échelle de nature terroriste ».

Et de détailler: "le 5 juillet, un bus de la société de transport « Océan du Nord » a été attaqué entre Yié et Mindouli. Il y a eu plusieurs blessés graves et des destructions matérielles.

Le 22 septembre à Missafou, les membres d’une délégation de l’Unicef, dépossédés de leurs biens, ont subi le même sort. Le lendemain, quatre militaires ont trouvé la mort suite à une attaque contre une position des FAC dans la localité de Mangola.

Le 24 du même mois, un train de marchandises a été attaqué et un gendarme grièvement blessé par balle. Deux jours plus tard, Mme le sous-préfet de Madingou s’est vue dépouiller de tous ses biens et de nombreux dossiers officiels. Son véhicule a été incendié entre les villages Kifoulou et Mangola alors qu’elle se rendait à Brazzaville.

Le 28 septembre à 19 heures, plusieurs voyageurs ont été blessés suite à l’attaque du bus qui les transportait. Ils ont été conduits à l’hôpital de Kinkala et les plus graves évacués à Brazzaville à bord d’une ambulance. 

Le 30 septembre, une position des policiers en mission à Nguela a été attaquée. Le même jour, les ninjas s’en sont pris à une rame de train transportant le carburant. Bilan : deux citernes enflammées et calcinées, 16 morts dont quatre gendarmes, deux policiers, neuf civils.

Ces atrocités font qu’aujourd’hui, les populations du département du Pool se déplacent massivement pour se réfugier dans les chefs-lieux de district : Mindouli, Mbanza-Ndounga, Kindamba, Louingui, Goma Tsé-Tsé, Kinkala et Loutété dans la Bouenza."

À l’endroit des Organisations non gouvernementales et autres organisations de droits de l’Homme, Pierre Mabiala a dit son étonnement qu'aucune d’entre elles ne dénoncent ou ne condamnent ces graves violations humanitaires.

Le ministre de la justice a conclu que « la justice congolaise, pour sa part, prend toutes ses responsabilités pour juger sans faiblesse, ni complaisance tous les fauteurs de trouble dans le département du Pool. L’État exerce son droit de poursuite par des moyens appropriés pour remplir ses obligations régaliennes de protections et de garantie des droits fondamentaux des congolais et même des étrangers établis au Congo. »

Arrielle KAMBISSY