Le ‘’travel ban’’ (interdiction de voyager) aux USA qui commence le 9 juin vise aussi les Tchadiens, les Somaliens, les Soudanais, les Birmans, les Equatoguinéens, les Libyens, les Érythréens, les Haïtiens, les Iraniens et les Yéménites qui ont des fortunes individuelles ; du terrorisme au prolongement illégal de séjours, en passant par le manque de coopération dans la gestion des illégaux reconduits aux frontières.
Selon Donald Trump, l’interdiction est motivée par le souci de protéger les Etats-Unis des “terroristes étrangers”. Cependant, il faut noter que tous les pays frappés ne sont pas promoteurs ou sponsors du terrorisme. C’est le cas du Congo dont le péché est le taux élevé des prolongements de séjour pour virer au statut de résident permanent.
Selon la proclamation de M. Trump, le rapport général sur le prolongement des séjours indique que la République du Congo a atteint un taux de 29,63% pour les visas B-1/B-2 délivrés pour le tourisme, les raisons de santé ou le business ; alors les visas F, M, et J octroyés pour des raisons académiques et d’études non académiques ou d’activités culturelles, culminent à 35.14 % de prolongement.
« En conséquence, l’entrée aux Etats Unis des citoyens Congolais comme immigrants ou non immigrants est complètement suspendue », a décidé le président américain.
Aussi rude et douloureuse qu’elle peut paraître, la décision de M. Trump a laissé ouverte, une petite fenêtre d’exceptions. Elle mentionne que les athlètes, les coachs, les membres des familles voyageant pour la coupe du monde, les jeux olympiques et autres évènements sportifs majeurs sont exemptés de la sanction.
L’exemption s’applique aussi aux membres des familles biologiques, demandeurs des visas IR-1/CR-1, IR-2/CR-2, IR-5 après démonstration approfondie des liens de parenté, y compris la réalisation d’un test ADN.
« Nous ne pouvons pas avoir une immigration ouverte en provenance de pays que nous ne pouvons pas contrôler et filtrer de manière sûre et fiable », a déclaré M. Trump qui veut garder sa base électorale accrochée à ‘‘l’hameçon’’ de l’immigration, seul thème qui le garde plus haut dans les sondages, au moment où des actes de terreurs se multiplient, dans le pays.
« L’interdiction ne va pas augmenter la sécurité de l’Amérique mais va faire souffrir de nombreux Américains, dont ceux de la communauté américano-iranienne, dont les êtres chers seront arbitrairement privés de visa », s’est plaint Jamal Abdi, président du Conseil national des Iraniens-Américains dont les compatriotes sont désormais interdits de franchir les frontières américaines.
Selon Donald Trump, l’Iran est un sponsor du terrorisme qui refuse de coopérer avec les Etats Unis pour identifier les risques sécuritaires. La République Islamique est aussi un acteur du terrorisme dans le monde, qui a toujours refusé de recevoir ses citoyens vivant illégalement en Amérique, a-t-il indiquée.
Notre rédaction a contacté notre confrère Achille Salesh Ngoma, américain d’origine congolaise et journaliste du média en ligne Les Défis du Congo pour une explication en français facile ce dossier "Travel ban".
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Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville
Photo : DR