Congo : Entre renouveau et déchirements internes, L’UPADS cherche plus de 200 millions de FCFA pour financer son prochain Congrès

Les cadres de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS/opposition modérée et docile) en réunion technique du 3 au 4 mai 2025 au siège du parti, au quartier Diata dans le premier arrondissement de Brazzaville, discutent des voies et moyens pour trouver la cagnotte de 200 millions de FCFA voire plus, pour l’organisation du congrès prévu en novembre prochain dans la capitale Congolaise.

C’est à la faveur de la 3e conférence des présidents des coordinations départementales présidée par le Premier Secrétaire Pascal Tsaty Mabiala que l’information a été révélée.

Le Premier Secrétaire de l’UPADS a invité les ‘’conférenciers’’ d’avoir à l’esprit la principale mission qui leur a été assignée par le Conseil national et qui n’est autre que la tenue impérative du Congrès.

Le congrès du parti de Pascal Lissouba glisse depuis 2017 pour des raisons objectives connues de tous les cadres et militants du parti.

Pascal Tsaty-Mabiala fut élu premier secrétaire de l’UPADS, lors du congrès unitaire extraordinaire tenu du 7 au 9 juin 2013, au Palais des congrès de Brazzaville, pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois, suivant les textes fondamentaux du parti fondé par le prof Pascal Lissouba. Ce qui suppose qu’en mai ou juin 2017, l’UPADS allait tenir un congrès, pour renouveler ses instances dirigeantes nationales. Puis, un autre en avril ou mai 2021.

Or, depuis le congrès de 2013, le secrétariat national de l’UPADS n’a plus pensé convoquer de congrès jusqu’à ce jour.

En effet, avec le décès, le 20 août 2020, à Perpignan, dans le Sud de la France, du Président Pascal Lissouba, fondateur de l'UPADS, lui dont l'aura, le charisme, la stature et la notoriété ont permis à l'UPADS de gagner toutes les élections en 1992, il va sans dire que l'UPADS, plusieurs années, après cette disparition, ne peut prétendre se placer à la hauteur des victoires électorales du Président Pascal Lissouba.

Cependant, l'UPADS est en devoir politique et morale de pérenniser les idéaux du Président Pascal Lissouba, au demeurant travailler à se hisser au rang de grand Parti, en vue de la reconquête du pouvoir.

Or, des tensions traversent l'UPADS. Elles ont pour motifs essentiels la non-convocation de son Congrès pour renouveler les organes du Parti d'autant qu'il est contesté la prolongation de leurs mandats, depuis l'échéance légale de l'après Congrès de 2013.

La session du Conseil National de l'UPADS d'avril 2024 ayant enfin fixé la date du Congrès à venir, au deuxième semestre 2025, l'intelligence collective de l'UPADS devrait permettre à ce Parti d'éviter les blocages, au risque de s'enfoncer davantage et disparaitre d'une scène politique, presque entièrement occupée par le camp présidentiel où domine le Parti Congolais du Travail dont la Présidence du Comité Central est assurée par le Président de la République. Une posture confortable qu'a vécue l'UPADS au moment où le Président Pascal Lissouba était à la tête du Congo.

De leur prochain Congrès, les militants de l'UPADS, toutes tendances confondues, voudraient d'un Congrès du réel changement en actes. Un vrai Congrès unitaire, avec la double ambition de réunir pour réussir durablement.

La chose est possible.

L'UPADS est une source intarissable d'hommes et de femmes de valeur. Sa réserve militante, quoique désenchantée par les mauvaises performances électorales de ces derniers temps, est bien mobilisable, sur les causes justes et légitimes. Et celles-ci abondent au Congo, dans tous les domaines de la vie nationale.

A défaut, si l'on n'y prend garde, l'UPADS s'effritera, au jour le jour, comme un vieux meuble de simili cuir, jusqu'à disparaitre.

Ce qui serait dommageable pour bon nombre de militants qui avions fait de l'UPADS une passion et entendent rester toute leur existence, attachés à ce Parti.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville

Photo : DR