Le ministre RD Congolais de la Justice, Constant Mutamba a décidé, le 30 avril 2025, d’engager des poursuites judiciaires contre l’un de ses mentors, l’ancien président de la République et sénateur à vie Joseph Kabila Kabange pour des faits de crime de guerre et de crime contre l’humanité.
Pour ce faire, Constant Mutamba a annoncé au peuple congolais dans une vidéo d’environ deux minutes que « l’auditeur général des forces armées de la RDC a déposé ce 30 avril 2025 auprès du bureau du Sénat, un réquisitoire tendant à obtenir l’autorisation de poursuites contre l’ancien chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange en sa qualité de Sénateur à vie. »
Dans le même document, il poursuit son plaidoyer en précisant qu’il visait également « à obtenir la levée de l’immunité de Joseph Kabila ce, conformément aux articles 104 ; 107 ; mais aussi et surtout 153 de la constitution mais aussi 120 du code judiciaire militaire. »
Le ministre Mutamba précise que les faits pour lesquels il est poursuivi n’ont pas été commis en sa qualité de Président de la République mais en tant que Sénateur à vie. Il s’agit notamment de « sa participation au mouvement insurrectionnel, crime de guerre, et crime contre l’humanité, » a indiqué le ministre Congolais de la Justice.
Selon lui, il existe « des preuves tangibles et irréfragables sur sa participation directe dans les massacres et crimes qui sont perpétrés quotidiennement dans la partie Est du pays, notamment dans la province du Nord Kivu, dans la province du Sud Kivu. »
Cependant, « l’accusé » Kabila est resté serein dans ses bottes. Pendant que Constant Mutamba lançait l’injonction pour la levée de son immunité en tant que sénateur à vie afin que la justice militaire s’en occupe, l’ancien président Kabila et leader du Front commun pour le Congo et trois autres opposants à savoir Martin Fayulu (ECiDé/Lamukuka), Moïse Katumbi Chapwe (Ensemble pour la République) et Delly Sesanga Hipungu publiaient une « déclaration commune de l’opposition » en quinze points.
Dans les deux derniers points de cette déclaration, ils estiment « qu’un dialogue interne est indispensable pour permettre aux Congolais d’identifier les causes profondes internes et externes de la crise et de lui trouver des solutions pérennes. » Ils réaffirment leur soutien à l’initiative conjointe CENCO-ECC (conférence épiscopale nationale du Congo – Eglise du Christ au Congo) qui a le triple mérite d’être la seule initiative portée par des congolais, privilégiant un dialogue ouvert à toutes parties prenantes congolaises sans exclusive et soucieuse d’examiner la crise congolaise dans sa globalité avec pour objectif, « la paix et le bien vivre ensemble » au Congo comme dans la sous-région.
Par ailleurs, les parties signataires ont invité les institutions majeures telles que l’Union africaine, l’initiative de Doha et Washington à apporter leur appui à l’initiative EEC-CENCO et à œuvrer à l’établissement des mécanismes efficaces de coordination entre elles dans l’intérêt de la stabilité du Congo et de la paix durables au Congo et dans la sous-région des Grands Lacs.
Le 2 mai, pendant que le ministre Constant Mutamba s’évertuait à étayer sa demande au Sénat pour ceux qui en font une interprétation particulière, Joseph Kabila Kabange recevait l’ancien président Nigérian, Olusegun Obasandjo dans résidence, selon les images et commentaire postés sur son compte X.
Germaine MAPANGA / source lesdefisducongo.com
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