L’annonce de la perquisition de l’appartement de la première dame congolaise à Paris provoque l’indignation du gouvernement congolais

La perquisition spectaculaire de l’appartement de la première dame du Congo, Antoinette Sassou-N’Guesso à Paris, a jeté, jeudi 13 mars 2025, une nouvelle lumière sur les profondes fractures entre la France et le Congo-Brazzaville. Une relation qui subit de plus en plus des interférences de la justice française. Une équipe de la police française s'est rendue à l'appartement de la première dame congolaise fin février. Cette opération judiciaire soulève des interrogations au Congo comme en France. En exprimant, au passage, tout le mal qu'il pense de cette affaire, le ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’étranger, Jean-Claude Gakosso, a remis un message écrit et adressé à l’ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République Française auprès la République du Congo, Claire Bodonyi.

Antoinette Sassou-N'Guesso, peu importe l'image que chacun se fait d'elle, est la femme d'un chef d'Etat en exercice, à ce titre elle mérite un minimum de courtoisie.

D'aucuns crieront sûrement l'évocation d'une décision de justice, une question de séparation de pouvoirs, etc. Quand bien même, ce disque est rayé.

Mais de quelle justice est-il question dans ce cas précis qui implique une aussi haute personnalité, dépositaire de protection diplomatique remise en cause?

S'agit-il d'une justice à géométrie variable aux relents d'une certaine représaille sournoise ?

Voyez-vous, c'est avec ce manque de respect récurrent et systématique que nous aurons toujours maille à partir.

Pour l'ensemble des nations, convoquer un ambassadeur est une façon très claire de manifester son mécontentement. Si le pays convoqué a clairement fait une faute, oui, l’ambassadeur se présente comme devant le directeur de l’école pour se faire « châtier ». C’est un exercice courant mais qui est censé être stressant.

Reste qu’il existe une échelle dans l’engueulade, car en diplomatie, chaque mot est pesé avec attention. Les ambassadeurs sont préparés à cette éventualité et dans 99 % des cas, ils ont reçu des éléments de langage afin de transmettre le message de leur pays.

En octobre 2023, une grosse tension éclate entre Brazzaville et Paris. Le Ministère congolais des Affaires étrangères avait exprimé « son vif mécontentement » à l’égard de la France, suite à la vente par les autorités judiciaires de ce pays, de l’avion présidentiel congolais.

L’ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République Française auprès la République du Congo, Claire Bodonyi a été convoquée, à ce sujet par le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville