Jean-Enoch Ngoma Nkengué, une des figures dirigeantes du Parti Congolais du Travail, a trouvé la mort par accident de la circulation, mardi 2 décembre 2025, à hauteur du péage de Loutété. Le dirigeant était en mission du Parti, prélude au 6ème congrès ordinaire qui se tiendra du 27 au 30 décembre 2025.
Jean-Enoch Ngoma, du nom intégral Jean-Enoch Ngoma Nkengué, a toujours répondu à l’appel de son parti dont il a gravi les échelons marche après marche, parti de la base.
En ce mardi 2 décembre, il se rendait à Madingou, chef-lieu du Département de la Bouenza, pour superviser le congrès fédéral du P.c.t (Parti congolais du travail) dans ce département.
Ces rencontres sont le cadre d’amendement et d’adoption des documents préparatoires au congrès, des propositions de motions mais aussi de désignation des congressistes devant constituer la délégation départementale, selon les quotas alloués.
Hélas, le sort en avait décidé autrement. Le chemin de Madingou, pourtant si près sera bien loin pour Jean-Enoch Ngoma, en somme, celui du non-retour. Il a trouvé brutalement la mort, dans un tragique accident de la circulation, à hauteur du péage de Loutété.
Homme de principe, forgé dans la discipline du parti, Jean-Enoch Ngoma voulait arriver dans les délais, par respect pour ces camarades qui attendaient et devaient rester sereins pour les travaux qu’il s’apprêtait à diriger.

Sur cette portion de route rectiligne qui incite à appuyer sur le champignons, la fine pluie qui arrosait l’asphalte comme des larmes prémonitoires de la nature, aura été un mauvais présage.
Suite à l’éclatement d’un pneu avant, qui plus est, avec les trois autres soumis à l’aquaplaning, rendant le véhicule hors de contrôle, la sortie de route était inévitable et le choc rude, du fait des violentes embardées.

De cet accident, Jean-Enoch Ngoma ne se relèvera pas.

Membre de la Commission contrôle et vérification du Secrétariat permanent du P.c.t, conseiller municipal et départemental de Brazzaville, Jean-Enoch Ngoma a occupé plusieurs fonctions durant sa carrière politique qu’il avait démarré à l’U.j.s.c (Union de la jeunesse socialiste congolaise). C’est au sein de cette organisation juvénile, que lui, l’enseignant de français fourbi ses armes politiques.
De Kinkala d’où il est parti, parrainé par des doyens tels Edgard Diafouka Bambéla ou Godefroy Dominique Sala, Jean-Enoch Ngoma preste au département de la Presse, Propagande et Information.
Sa maitrise de l’outil politique et ses qualités rédactionnelles l’emmènent à occuper la division Presse écrite. Il a la responsabilité de la production du journal « Jeunesse et révolution », l’organe d’information de la Jeunesse congolaise.
Pourtant sa polyvalence en matière journalistique, dont il tient les bases, de sa formation en Lettres modernes, le conduisent à présenter également les versions radio ou télé de ‘’Jeunesse et Révolution’’ et même ‘’Le télex de la Jeunesse’’, l’éditorial politique du Comité central de l’UJSC. La règle voulait qu’en cas d’absence d’un chef de division, seul un autre chef de division devait le remplacer à la présentation, les chefs de section et autres collaborateurs assurant les reportages et autres sujets meublant l’émission, actant l’horizontalité de l’intérim.
Aux côtés d’Émile Awoué, Bonne Année Matomona et Jean-Baptiste Yéké-Kokolo, tous chefs de division, (tous décédés) Jean-Enoch Ngoma plaidât auprès du chef de département Godefroy Dominique Sala, pour que les chefs de section dont le rendu était louable accèdent également à la présentation des émissions le cas échéant, afin de se faire et se parfaire.
Cela donnât l’opportunité à des jeunes tels Pierre Makita, Saturnin kokolo, Eugenie Ngouissani, François Itari Morenho ou encore Benoît Bikindou, d’assurer la présentation des émissions ‘’Jeunesse et Révolution’’ en toutes versions, ainsi que le ‘’Télex de la Jeunesse’’.
Sur le plan sportif, Jean Enoch Ngoma dirigeait depuis quelques années la Fédération congolaise de jeu de dames.
Reçu le 22 avril dernier à Brazzaville, par le président du Sénat, Pierre Ngolo, lors de la présentation du champion et du vice-champion de la Coupe d’Afrique de jeu de dames, disputée en novembre 2024, à Ouagadougou au Burkina Faso, il disait qu’il fallait désormais compter sur cette discipline au Congo.

Né en 1957, à Brazzaville Jean-Enoch Ngoma a intégré la Parti Congolais du Travail à 20 ans.

Membre de la Commission contrôle et de vérification du Secrétariat permanent, Préfet du Pool, secrétaire général de la mairie de Brazzaville, premier vice-président du Conseil municipal et départemental de Brazzaville, député, dans son parcours politique, Jean-Enoch Ngoma s’est construit par la force de son abnégation et sa fidélité à la ligne du Parti congolais du Travail.
Un parti auquel il a consacré sa vie, un parti pour lequel il a donné sa vie.
Vas, Jean Enoch Ngoma ! Avec ta mort, c’est notre département, cette famille que nous constituons qui s’amoindrit encore un peu plus.
Vas, Grand frère ! Par-là nos larmes et cette douleur qui nous étreint, nous saluons ta grandeur d’âme et ton sens du devoir.
Adieu Yaya.
Benoît BIKINDOU/Les Échos du Congo-Brazzaville