Préserver la vision politique du Président fondateur, Bernard Bakana Kolélas, en vue de construire une maison commune qui rassemble les fils et filles de cette formation politique, et au-delà, d’autres congolais de tous bords, désireux de s’y joindre, voilà le message de justice, de travail et de fraternité, mais aussi d’espérance et de foi en l’avenir, que la direction du parti s’est toujours vue en mission de pérenniser.
Le président national du parti, Euloge Landry Kolélas a toujours rappelé aux militants et sympathisants du MCDDI, les valeurs universelles qu’incarne le parti, à savoir la justice, la paix, la liberté, l’amitié, la sincérité, l’honnêteté, la fraternité, le partage et la compassion. Des fondements de l’homme intégral. Au moment où le Congo s’apprête à commémorer les 64 ans de son accession à la souveraineté nationale et internationale, en ce mois d’août qui consacre l’anniversaire des 35 ans de sa création, nous avons choisi de revisiter « la vision politique du MCDDI » dont les grandes lignes rejoignent bien celles des pairs de l’indépendance du Congo.
« Le Mouvement Congolais pour la Démocratie et le développement Intégral (MCDDI), expression de l’action politique d’inspiration chrétienne a été créé par Bernard Kolélas le 03 août 1989.
Les idées fondamentales qui guident l’action du MCDDI sont :
- Le pouvoir vient de Dieu par le peuple ;
- Le peuple est la source de la souveraineté. Le but du pouvoir politique est d’aider le peuple et individuellement les hommes qui le composent, à se développer harmonieusement et intégralement pour vivre en communion avec Dieu, le Tout Puissant.
Le pouvoir politique, ou si l’on veut la politique, c’est tout un ensemble, un art et une science pour gouverner un peuple, présider aux destinées d’une communauté d’hommes et de femmes, d’être sensibles et responsables promus pour un développement intégral.
Par le développement intégral de l’Homme ou du Peuple, le MCDDI entend le développement de toutes ses potentialités physiques, sociales, morales et spirituelles ; la réalisation optimale de toutes ses aptitudes, de toutes ses forces positives qui sommeillent en lui, de toutes les valeurs humaines.
C’est un idéal, disait Bernard Kolélas. Et, l’on atteint jamais tout-à-fait un idéal. Cependant, s’en inspirer constamment, en faire une préoccupation de tous les moments en s’efforçant de le traduire dans les actes quotidiens, dans la pratique politique, de la vie publique, c’est déjà le vivre…
Les actes que l’on pose doivent refléter l’idéal que l’on poursuit. Le MCDDI, mouvement de masse, a pour symbole le soleil, sa devise est : Justice-Travail-Fraternité.
Son objectif majeur est de créer et d’améliorer les conditions du développement intégral de l’Homme, de son Corps, de son Âme et de son Esprit par la promotion économique, culturelle et politique.
Le MCDDI a été créé pour aider l’Homme, le Peuple à s’engager dans la vie de la réconciliation avec Dieu. Il s’agit donc de faire que la pratique politique contribue à l’épanouissement intégral, à la libération totale de l’Homme et à la communication parfaite avec le Père Créateur.
Les Hommes étant tous frères et sœurs, le MCDDI affirme que tous les peuples de la terre ont un destin commun. Tous les pays se doivent en conséquence de coopérer et s’entraider sur une base égalitaire et amicale, s’ils veulent survivre aux grands défis de ce siècle et des siècles à venir, telle qu’était la pensée du Président Fondateur du MMCDDI.
À cet effet, le MCDDI ne ménagera aucun effort pour sa participation au développement d’une fraternité mondiale agissante.
Le MCDDI croit au progrès de l’humanité, progrès véritable qui tient compte des valeurs matérielles, morales et spirituelles.
Le MCDDI est favorable au progrès scientifique et souligne l’aspiration fondamentale de plus en pus forte de l’humanité vers un mieux-être. Pour le MCDDI, il est absurde de prétendre réduire l’histoire à sa composante matérielle seule. Car, à coté des déterminismes, il y a des déterminisme sociaux et psychologiques, il y a aussi une énergie spirituelle qui agit dans le développement quotidien de l’histoire des hommes, des peuples et de l’humanité.
Le MCDDI croit en l’existence des valeurs universelles, d’amour, de justice, de liberté, de paix, d’amitié, de sincérité, d’honnêteté, d’intégrité, de partage et de compassion.
Le MCDDI refuse de faire de la lutte entre les hommes et entre les classes sociales, un principe de développement et déclare que cette lutte et les discriminations sociales qu’elle suscite, sont une conséquence et un signe de la non évolution des esprits, que le concept de lutte des classes est contraire à la réalité africaine où le facteur principal du développement ou l’élément unificateur central de la société est la parenté, qu’en Afrique ancienne, les classes sociales structurées et conscientes d’elles-mêmes, n’ont pas existé dans la société Kongo dia Ntotila et ses ramifications, à cause de l’omniprésence de la parenté qui dominait les relations sociales.
L’erreur fondamentale des théoriciens de la lutte de class, est de l’avoir présentée comme le moteur de l’histoire. On a pris l’épiphénomène pour le phénomène lui-même, le signe pour le signifier, le symbole pour la cause. Il s’agit là d’une erreur induite par une conception exclusivement matérielle de l’histoire.
Le MCDDI déclare que le moteur de l’histoire est dans le cœur de l’Homme. Ce sont des aspirations profondes : aspiration à la justice, à la liberté, à la vérité, à la paix, au respect et à la dignité de la personne humaine, etc. C’est le besoin profond, cette exigence fondamentale de l’homme qui pousse souvent à des manifestations violentes, pour les satisfaire.
Le MCDDI doit faire son devoir, celui de contribuer au développement et à la défense des valeurs humaines ; notamment, les valeurs africaines traditionnelles, comme l’esprit de famille élargie, le sens de partage, la solidarité, l’amitié, la fraternité, le sens du sacré, l’amour de la nature, l’hospitalité, la chaleur humaine dans les relations entre les hommes et les États, la manière africaine de régler les différends comme dans la palabre africaine, où les conflits finissent toujours par trouver une solution et où il n’y a ni vainqueurs ni vaincus.
Le but de l’action du MCDDI est le développent intégral qui est l’épanouissement de toutes les dimensions de la personne humaine. S’inspirant de cet idéal que poursuit la philosophie ancestrale de l’harmonie avec la nature, le MCDDI respecte l’équilibre écologique et le considère comme une nécessité du développement total.
Le MCDDI est un regroupement de tous les congolais qui acceptent ses statuts et y adhèrent volontairement, sans distinction d’aucune sorte d’école pour la formation de l’Homme, des préjugés tribaux, raciaux et bien d’autres antivaleurs détruisant l’homme, (…).
Dans ses perspectives, le MCDDI sera une école pédagogique de pratique et théorie, un centre d’initiation politique, qui dispensera à tous ses membres, un enseignement théorique de dimensionnement de l’Homme, une philosophie personnaliste et intégraliste, un centre de formation permanente de la vie politique, publique et privée.
À sa création, le MCDDI décidait d’introduire le Christ dans la politique du Congo, de faire en sorte que l’enseignement du Christ imprègne et féconde la pratique politique du Congo, que l’énergie christique dirige et soutienne l’action politique, surtout dans les institutions du pays.
Le MCDDI, cependant, n’est pas un parti religieux. Mais plutôt un parti fondé par les croyants. Il accueille en son sein, les humanistes, tous les patriotes ou toute personne, sans distinction de culture, désirant participer au développement du Congo. Dans la diversité culturelle, le Congo étant pays laïc, le MCDDI milite pour la liberté individuelle, notamment, la liberté de pensée, d’expression et d’opinion, en acceptant la tolérance dans l’esprit pluraliste et la démocratie.
Il n’y a pas incompatibilité de principe d’appartenir au MCDDI et d’être membre en même temps d’une association ou organisation dont la pratique et les buts ne contredisent pas l’esprit du Parti. La première référence politique du MCDDI est tiré des principes socioculturels d’André Grénard Matsoua : l’intégrité, l’abnégation, le courage, la détermination, la justice, la liberté, la fraternité, l’amour profond pour son peuple, son esprit de sacrifice.
La deuxième référence du MCDDI est tirée de la pensée multidimensionnelle du Président Fondateur de l’UDDIA, l’Abbé Fulbert Youlou, l’homme d’Église qui était au centre de l’action pour le bien-être de son peuple, un libéral chevronné au service de la Nation. Sa politique basée sur l’union nationale inspire les membres du MCDDI pour bâtir le Congo, patrimoine commun : une politique nationale à l’instar de Youlou-Opangault.
Le MCDDI respecte les mânes de nos ancêtres. Il n’oublie pas la mémoire des héros congolais en particulier, d’Afrique et du monde en général dont le sacrifice constitue le plus grand investissement pour la défense de la cause sacrée de l’Homme.
Le MCDDI inculque au peuple le principe de compter d’abord sur sa propre force pour le développement du pays.
Le MCDDI s’emploie à démentir la croyance de certaines opinions faisant croire aux yeux du monde l’incapacité des africains dans la gestion des affaires de l’État.
Il se détermine à contribuer par les faits, à la restauration de la dignité africaine flétrie par les échecs des politiques africaines de développement dont la responsabilité incombe en grande partie au africains eux-mêmes.
Le MCDDI respecte la volonté populaire et se prononce pour une démocratie politique caractérisée par l’alternance, dans le multipartisme. Enfin, le MCDDI s’inscrit pour la séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. »
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville