Présidentielle au Gabon : Internet coupé et couvre-feu instauré tous les jours de 19 heures jusqu’à 6 heures

Le climat électoral tourne à l’orage au Gabon. Alors que les Gabonais sont appelés aux urnes ce samedi 26 août, pour décider s’ils confient ou non un troisième mandat au Président Ali Bongo Ondimba, le ministre de la communication a ordonné dans la soirée la coupure d’internet et l’instauration d’un couvre-feu.

En vue d’éviter « la propagation d’appels à la violence (...) et des fausses informations », « le gouvernement a pris la décision de suspendre jusqu’à nouvel ordre l’accès à l’internet sur toute l’étendue du territoire. Un couvre-feu sur l’ensemble du territoire est décrété et sera appliqué dès ce dimanche 27 août. Il sera de vigueur tous les jours, à partir de 19 heures, jusqu’à 6 heures », a déclaré le ministre Rodrigue Mboumba Bissawou à la chaîne de télévision publique.

Ces perturbations interviennent alors que la compilation des résultats des élections est en cours dans tout le pays.

Pour les observateurs de la politique gabonaise, cela porte atteinte non seulement à la transparence du vote mais aussi la confiance des électeurs dans le processus, et ouvre donc la voix à des contestations.

Ces élections se déroulent en l’absence de médias étrangers, qui se sont vu refuser des accréditations ou l’entrée dans le pays, a dénoncé vendredi Reporter sans Frontières (RSF), et sans observateurs internationaux, africains comme européens.

Quatorze prétendants s’affrontent, un peu moins de 850 000 électeurs inscrits sur quelque 2,3 millions d’habitants étant aussi appelés à voter pour les élections législatives et municipales, le tout en un tour de scrutin.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville

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