Belgique : Au terme de coups répétés, le buste du roi Léopold II finit par s'écraser au sol

Dans la nuit de jeudi à vendredi, une statue du roi Léopold II a été déboulonnée à Auderghem et des plaques de l’avenue Léopold II ont été effacées à la peinture à Molenbeek, un quartier de Bruxelles, la capitale de l’Europe. Une dizaine d’activistes ont vandalisé ce qu’ils considèrent être des symboles de la colonisation du Congo et des exactions contre les populations locales.

Des coups massues, violents et répétés sont frappés pour faire vaciller le socle. La statue finit par s’effondrer. Le buste du roi Leopold II est à terre.

Le mayeur Ecolo estime que cet acte a le mérite de relancer le débat sur la décolonisation de l’espace public : «Aujourd’hui, beaucoup de discriminations sont encore le fait de cet héritage du passé, avec des préjugés, des stéréotypes... Dans une région comme Bruxelles où se côtoient de nombreuses personnes d’origines diverses, c’est quand même assez incroyable qu’il y ait, parfois de manière inconsciente, des sentiments de supériorité ou d’infériorité chez les uns ou chez les autres. Je pense que quand on a commis des erreurs et qu’on les admet et les accepte, on grandit ».

En Belgique, la présence de statues de Léopold II suscite des critiques quant à la politique menée par le souverain au Congo au XIXe siècle.

Certains estiment qu’il faut maintenir les statues et les accompagner d’explications. D’autres considèrent que ces symboles n’ont plus du tout leur place dans l’espace public.

A Forest par exemple, le buste de Léopold II a été volé et remplacé par un buste de Nelson Mandela.

Les instances de l’UMons ont appris le week-end dernier par les réseaux sociaux « l’existence d’une pétition réclamant le retrait du buste de Léopold II » installé au sein de la Faculté Warocqué d’Economie et de Gestion à Mons. « Cette statue qui fait partie de l’histoire du bâtiment était placée à l’origine dans le hall d’entrée de celui-ci. Les autorités de l’UMons ont décidé de retirer le buste en question et de le ranger définitivement dans les réserves afin que plus personne – étudiants, enseignants ou visiteurs extérieurs- ne puisse se sentir offusqué par sa présence.

Le mouvement Black Lives Matter et une nouvelle pétition visant à retirer les statues de Léopold II de l’espace public ont relancé les actes de vandalisme et les discussions sur les représentations à la gloire des acteurs du passé colonial de la Belgique, ainsi que le lien entre ce passé et le racisme persistant aujourd’hui.

Malgré les atrocités commises par le roi des belges lors de la colonisation du Congo-Kinshasa, sa statue est encore débout et visible au musée du Mont-Ngaliema en RDC.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville