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Libye : Sous Kadhafi, les libyens vivaient mieux que la plupart des occidentaux (Morad El Hattab)

Sous Kadhafi, les libyens vivaient mieux que la plupart des occidentaux, selon Morad El Hattab, conseiller-expert en ingénierie financière et en intelligence économique, également écrivain et philosophe.

Depuis sa chute après 42 ans de règne, insécurité et pénuries se sont installées dans le quotidien des Libyens, rythmé par les coupures d'électricité et les files d'attente devant les banques, où la liquidité fait défaut. Le pays est déchiré par des luttes d'influence que se livrent dans l'impunité la plus totale les nombreuses milices, mais aussi les dizaines de tribus, composante essentielle de la société libyenne.

Ce riche pays pétrolier aux frontières poreuses est devenu, depuis, un carrefour de contrebande d'armes, de drogues et surtout de trafic lucratif de migrants de l'Afrique subsaharienne, qui tentent la périlleuse traversée de la mer Méditerranée pour rejoindre l'Europe. Profitant du chaos, les djihadistes - notamment ceux de l'Etat islamique (EI) et d'Al-Qaïda - ont fait de l'immense territoire libyen un de leurs repères. Et sur le plan politique, deux autorités rivales se disputent le pouvoir.

Le gouvernement d'union nationale (GNA), issu d'un accord parrainé par l'ONU, est basé à Tripoli. Une autorité rivale s'est installée dans l'est du pays, où une grande partie de la région est contrôlée par les forces du maréchal controversé Khalifa Haftar.

Celles-ci ont étendu en septembre leur influence aux terminaux pétroliers de l'Est, permettant une reprise des exportations au profit d'une compagnie nationale de pétrole, qui tente tant que bien que mal de garder sa neutralité.

Khalifa Haftar puise sa légitimité du Parlement, basé à l'Est, mais reconnu, lui aussi, tout comme le GNA, par la communauté internationale. Il se présente comme le sauveur, le seul capable de rétablir l'ordre. Même s'il a réussi à reconquérir une grande partie de la ville de Benghazi, berceau de la révolution qui était aux mains de groupes djihadistes, ses détracteurs l'accusent de n'avoir qu'un seul objectif: prendre le pouvoir et installer une nouvelle dictature militaire.

De leur côté, les inconditionnels de Kadhafi, aujourd'hui en exil, jubilent sur les réseaux sociaux. Pour eux, l'anarchie actuelle prouve à quel point leur leader était un «visionnaire».

N'avait-il pas prévenu avant sa mort que la Libye après lui serait à feu et sang ?

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JJS / Les Echos du Congo Brazzaville