Congo - Police : Interpellation d'un fabriquant de fausse monnaie

La police congolaise a procédé à l'interpellation d'un faux monnayeur, mercredi à Brazzaville la capitale. L'homme, gérant d'un cybercafé, se servait de ses photocopieuses couleur, pour son "business".

Il s'appelle Ondongo Brice. Il est propriétaire d'un cybercafé. L'homme qui menait une vie grand train faisait croire que son activité était des plus florissantes.

Bien au contraire, pour s'en faire plein les poches, il n'a pas hésité à affecter ses appareils à la fabrication de la fausse monnaie, tard dans la nuit, après la fermeture des locaux.

Des photocopies réalisées sur du papier spécial, à partir des billets neufs, avec une préférence pour les grosses coupures, 5000 et 10.000 francs. Un manège indétectable à première vue.

Pour écouler ces faux billets, Ondongo Brice avait pris l'habitude de se servir d'intermédiaires qui allaient faire des courses pour ramener le change, dans les marchés et les boutiques, généralement au crépuscule ou à la nuit tombées, en ciblant les vendeurs d'âge avancé, plus vulnérables à leurs yeux.

Mercredi 27 avril, notre faux-monnayeur a eu la mauvaise idée de demander à un petit garçon d'aller lui acheter de l'eau minérale en lui remettant un faux billet de 10 000 FCFA. Malheureusement pour lui, le tenancier de la boutique ne s'est pas fait avoir. Il a tout de suite alerté la police qui n'a pas eu du mal à remonter jusqu'au faux-monnayeur qui a été arrêté et écroué.

L'enquête qui démarre déterminera si la fausse monnaie était à usage personnel ou qu'il s'agissait d'une activité en réseau, avec des travaux effectués sur commande de quelques autres faux monnayeurs qui devaient fournir Ondongo Brice en papier spécial dont il se servait pour la duplication des billets. Sans compter que ses "agents d'écoulement" sont également recherchés. Des agents qui ont pris le large quand ils ont appris, "ba kangui mvouama", autrement dit, "on a arrêté le boss".

Depuis, Ondongo Brice se récite la mention placée au coin droit, en bas du verso des coupures des billets de Franc CFA: "les auteurs ou complices de falsification ou de contrefaçon de billets de banque, seront punis conformément aux lois et actes en vigueur."

Une mention que ses yeux ne manquaient pas d'accrocher lors des photocopies, mais que Ondongo Brice  négligeait sans doute, pensant que jamais, elle ne le rattraperait un jour.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville