Congo – Circulation routière : Accident sanglant dans le secteur de la localité de Mayama

Un accident d’une rare violence ayant occasionné de nombreux morts est survenu dans le secteur de la localité de Mayama, le jeudi 12 novembre aux environs de 17 heures, sur la route Brazzaville-Pointe-Noire.

L’information qui n’a pas encore été certifiée par les autorités officielles fait le tour des réseaux sociaux, illustrée par un cliché d’une extrême violence présentant un bus complètement pulvérisé, encastré à l’arrière d’un véhicule de gros tonnage.

Selon les témoins, la collision aurait impliqué un bus de la société chinoise de transport Asia, avec un camion de transport de ciment, de la société Dangoté. Les deux véhicules se rendaient à Brazzaville, le bus étant parti de Pointe-Noire dans la matinée et le camion, de la cimenterie Dangoté de Mindouli. Il y aurait de nombreux morts. De nombreux corps seraient mutilés.

Une fois de plus, la route a encore fait des victimes et la qualité des conducteurs est mise en cause.

Qu’il s’agisse du chauffeur du camion à l’arrêt, sans doute en panne, ou de celui du bus qui au sortir d’un virage a sans doute été surpris par ce véhicule en stationnement, tous deux ont à l’évidence fait fi des prescrits élémentaires du code de la route. Et sur une route assez étroite et qui plus est avec des véhicules roulant à tombeau ouvert, le cimetière n’est pas bien loin.

Le chauffeur du véhicule en panne ou à l’arrêt, n’a pas fait usage du (PAS) autrement dit : Protéger, Alerter, Secourir. Cela implique d’allumez ses feux de détresse avant de se garer et de les laissez allumer, le temps que l’on pose avec précaution son triangle à 30 mètres au moins en remontant le sens de la circulation, puis un cône ou un autre triangle, à 150 mètres. Cette distance est suffisante, pour un véhicule même roulant à vive allure, d’anticiper sa manœuvre, de ralentir et de freiner le cas échéant ou de passer à vitesse réduite devant l’obstacle annoncé réduisant ainsi tout risque d’accident.

D’autre part, la violence du choc et la quasi explosion du bus, montrent que celui-ci roulait à vive allure. En s’encastrant dans un véhicule de gros tonnage en plus chargé et à l’arrêt, c’est le bus qui a encaissé toute l’énergie cinétique produite par sa propre vitesse et son poids, multiplié par la résistance que le véhicule a opposé au choc, du fait du poids qu’il contenait. Avec un véhicule en mouvement, le choc aurait été amoindri.

Ainsi qu’on le remarque, la qualité des conducteurs est véritablement sujette à caution, sur les routes congolaises. Même si l’on ne peut totalement réduire les accidents de la route, nombreux d’entre eux pouvaient bien être évités, si les chauffeurs étaient conséquents et véritablement formés pour ce métier qui place de nombreuses vies sous leur responsabilité.

Un problème de réglementation se pose également pour ces conducteurs d’autobus qui au volant, se comportent comme dans un minibus. Même dans les pays où les routes sont bien larges avec plusieurs couloirs de roulement, les véhicules de transport en commun dont le PTAC est supérieur à 10 tonnes, donc de type autocar ou autobus (Généralement du 9m au 15m), roulent avec une vitesse qui ne dépasse pas 80 k/heure. Chargés à bloc, ils sont astreints à rouler à 70 k/heure. Au Congo, chaque chauffeur applique son propre règlement et c’est à se demander si ces autocars sont pourvus de disques régulateurs de vitesse. Autrement, la mise en danger de la vie d’autrui est manifeste et les pouvoirs publics n’y sont pas moins responsables.

Les routes congolaises deviennent de véritables mouroirs et les accidents prennent les proportions d’un fléau qui devrait interpeller les autorités. Nous ne cessons de le dire, il est vital de développer durablement en chacun, un « véritable esprit de prévention routière », même s’il s’agit d’abord d’une prise de conscience individuelle, d’une démarche individuelle. Chacun doit chercher à améliorer son comportement sur les routes, de façon à réduire significativement les risques, pour lui-même, mais également pour les autres.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville