Vindicte populaire : Encore un « Kuluna » tué sans pitié à Brazzaville

Tant pis si, pour un téléphone, une baguette de pain ou quelques billets, ils doivent sortir la machette. Violents et sans états d’âme, les « Kuluna », une bande de hors-la-loi, de jeunes incontrôlables identifiés comme tels, depuis le milieu des années 2000, sèment la terreur dans les rues de Brazzaville. L’un d’entre eux, la vingtaine révolue, accusé de tentative de vol, a été tué sur le champ ce mercredi matin à Talangaï, dans le 6ème arrondissement de la capitale congolaise, par des riverains fâchés et en effervescence.

Dans les rues de Brazzaville, ils sont là. Toujours en bande, armés et dangereux. Pour un peu d’argent, un téléphone ou quelques bijoux, ils sortent un bâton, un couteau, parfois une machette.

Ici, on les appelle les « Kuluna ». Ce terme exporté par Kinshasa (RDC) est le symbole d’une violence urbaine morbide équivalente à celle accouchée, voici peu, par les « Bébés noirs », autres enfants terribles de la délinquance urbaine.

Tous ceux qui ont eu affaire à ces féroces lionceaux humains dont l’âge varie entre 15 et 30 ans, ne sont près de l’oublier mais se murent dans un éloquent silence.

A Brazzaville, on parle d’un niveau d’attaque bestial ne faisant pas de quartier. Les victimes s’en sortent délestées de leurs biens avec, à la clef, de profondes balafres au visage, des bras amputées quand elles n’y laissent pas leur vie.

Les congolais avec leur manie de l’oxymore sont étonnés qu’on puisse être adolescent et se comporter en boucher !

Les «Kulunas », arborent des cagoules noires quand ils passent à l’attaque, preuve que ceux qui sont attaqués sont des connaissances qui pourraient les reconnaître.

Nombreux regrettent que le jeune "Kuluna" soit parti ainsi et demandent à la jeunesse congolaise de tirer les leçons de cette situation et abandonner les mauvaises choses et les pratiques ignobles et ignominieuses.

La Police de Talangaï a ouvert rapidement une enquête sur cette affaire. Elle a convoqué les témoins, les membres de la famille où le présumé voleur a été tué pour les entendre.

Dans les salons climatisés des institutions de la République du Congo, on n’arrive pas toujours à trouver une solution idoine pour stopper net ce phénomène de grand banditisme à Brazzaville et à l’intérieur du pays.

La Police nationale seule pourra-t-elle réussir un jour à mettre fin aux escapades et actes des « Kuluna » ou «Bébés noirs » ? Rien n’est moins sûr. Mais qui vivra verra, dit un proverbe du XVème siècle.

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo-Brazzaville