Pointe-Noire : La gestion des déchets est un véritable cauchemar

Ce n’est peut-être pas une fatalité, mais on pourrait s’y acheminer. Il est difficile de circuler dans les artères de la ville de Pointe-Noire sans un mouchoir collé contre la bouche. Au moment où la consigne est de se mettre à l’abri des virus, la municipalité en devient un vecteur inattendu… Des immondices qui s’amoncellent sur les trottoirs, la capitale économique du Congo traverse depuis longtemps une crise des poubelles. Les populations observent que les maires se succèdent et l’insalubrité demeure.

Pourtant ! C’est une lapalissade de dire que l’insalubrité nuit à la santé, pollue l’environnement. Elle affecte les droits de l’homme et peut devenir un péril pour l’humanité. Autant dire qu’elle est au cœur du débat politique et social de la cité. Au-delà, son champ peut s’étendre sur le territoire national.

Chaque jour, Pointe-Noire, avec ses 715 334 habitants, produit plus de 600 tonnes de déchets. Et c’est donc depuis bientôt des mois que ces tonnes de déchets non ramassés s’accumulent à travers la capitale économique.

Faites le calcul. En quelques jours, on arrive à plusieurs milliers de tonnes d'immondices, transformant la deuxième ville du Congo en une gigantesque déchetterie à ciel ouvert.

Pour les ponténégrins, la situation devient intenable et l'air irrespirable. Ils se plaignent de vivre dans une décharge.

Dans certains quartiers, des habitants ont pris l'initiative de brûler ces tas de sacs poubelle, ce qui ne règle pas pour autant le problème. Les quartiers populaires croupissent sous les ordures. Cela augure de lendemains catastrophiques !

Les habitants des quartiers vont renouer avec leur damnation saisonnière. Chaque fois qu’il pleut, le monde s’arrête. On ne parle plus que d’inondations. Quelle misère !

Devant l'image qu'offre la ville océane, la population interpelle les autorités municipales. Elle n’est pas fière du tout de l'état dans lequel se trouve leur cité. Il y a des poubelles partout. C'est déjà la saison des pluies, et la situation se dégrade de plus en plus.

Les agents sanitaires craignent la propagation des épidémies. Le choléra par exemple.

Ponton la belle s’enfonce la gadoue. Qui va faire le miracle tant attendu ? Les regards sont rivés sur le nouveau maire Jean François Kando.

Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville