Depuis plusieurs mois, la sécurité de l’école publique Bounsoungou à Kisoundi dans l’arrondissement 1 Makélékélé, ne cesse de se dégrader, avec une accélération depuis la rentrée d’octobre 2024. Ce temple du savoir subit quotidiennement les jets d’objets et de déchets en tout genre par des habitants qui sont devenus un véritable fléau dans ce quartier populaire : mégots, cannettes de sodas, déchets ménagers voire carcasses d’animaux domestiques sans compter les vieux frigos ou laves linges, vieilles chaussures, bouteilles en plastique de toutes les couleurs, contenants en polystyrène, la plupart jaunis par le temps, morceaux de cuvette en plastique, des sachets, vielles sandales en caoutchouc, valises usagées, cuillers en plastique, gobelets, bouchons, emballages de biscuits et bonbons, tubes de déodorant, crème pour la peau, shampoing et bouteilles d’huile vides … Une situation dangereuse pour les enfants qui doivent étudier malgré ces mauvaises odeurs.
Les déchets qui entraînent en premier lieu une dégradation des paysages peuvent aussi avoir une implication pour la santé publique : les zones infestées sont parfois responsables de la propagation d’épidémies.
Il n’y a qu’à voir les moustiques qui s’accumulent sur les déchets un peu humides et qui peuvent véhiculer des maladies.
Une situation intenable pour les enseignants et enseignés de cette école publique, mais aussi pour les touristes qui visitent pour la première fois Brazzaville, la capitale congolaise.
Si l’on tient compte des différentes études publiés par des grands organismes comme l’OMS, l’Afrique est l’un des continents les plus ciblés par les programmes de santé eu égard à son taux de mortalité particulièrement importants, notamment le taux de mortalité infantile et maternelle.
A tous ces problèmes se substituent également les problèmes de santé liés à l’insalubrité. Ces problèmes génèrent leur part de désastres environnementaux visibles ou invisibles, dans lesquelles l’être humain et notamment le brazzavillois, n’est plus une victime mais plutôt un acteur important quant à son agir.
En l’état actuel des choses, les habitants du quartier Kisoundi ont intérêt à s’imprégner et à aborder la question de la santé et du cadre de vie de l’homme en plaçant ce dernier au centre de l’action. Cette démarche consistera à adopter une approche Écosanté, c’est-à-dire qu’il devra remettre l’humain au centre des préoccupations environnementales en reconnaissant son influence ainsi que l’impact de son action sur l’environnement.
La somme des actions humaines est si considérable dans nos sociétés modernes qu’elle nécessite une prise de conscience en termes de comportement.
Dans son livre intitulé « Bombe N », le Docteur Michel Innocent Peya, écrivain chercheur congolais, a rappelé l'adresse du Président de la République, Denis Sassou- N'Guesso, qui dans une classe, dans un élan intergénérationnel, interpellait la jeunesse mondiale pour son implication sans faille à la sauvegarde de la nature.
Il va falloir que les gens intègrent ce nouveau réflexe à Brazzaville : on ne doit rien jeter par terre, sur la route et devant un établissement scolaire.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville