Sur un espace de 48 000m2 et comportant, entre autres, cent cinquante magasins, des restaurants, des boutiques et supermarchés, l'ouverture de Brazza Mall situé dans la zone des ex-casernes militaires détruites pendant les explosions du 4 mars 2012, c’est pour bientôt. Et la ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l'artisanat et du Secteur Informel, Jacqueline Lydia Mikolo qui a effectué une visite du grand centre commercial du pays afin d’identifier les différents lieux d’exposition artisanaux, veut mettre de la levure en urgence pour ne pas faire retomber le Made in Congo.
Aujourd’hui, sur les étals des grands centres commerciaux du pays, tous les produits sont pour la plupart importés de l'étranger.
Difficile de s’y retrouver dans la jungle des labels, logos et allégations du made in Congo. L’appétence des consommateurs, renforcée par la crise sanitaire, est pourtant là… de même que celle des entreprises et distributeurs. Et si le gouvernement Makosso II clarifiait les choses ?
La ministre Jacqueline Lydia Mikolo qui veut promouvoir le made in Congo et les entreprises qui produisent au Congo, est persuadée que produire au Congo, c'est la mobilisation des territoires, de l'innovation, du savoir-faire digital et numérique et des savoir-faire ouvriers, ainsi que la mobilisation des circuits courts.
Au fond, dans un monde soucieux de l'impact carbone, l'idée de faire venir une casquette ou un masque qui a fait plus de 10 000 kilomètres avant d'aller l'acheter en magasin est une idée folle, tout comme le fait que 80 % des salades consommées au Congo ont fait plus de 20 000 kilomètres entre le lieu où elles sont produites et celui où elles sont consommées.
Dans tous les villages au Congo, il y a une ou plusieurs églises, mais qu'à la différence en Suisse par exemple, ils ont aussi une usine dans chaque village. Il faut donc retrouver ce Congo des ateliers, des usines, des endroits de production.
Il n'y a rien de plus noble que de produire et rien ne peut faire plus nation que la mobilisation pour produire car on mobilise toute la société, celui qui innove, qui fabrique, qui vend et qui distribue, autour de cette idée du made in Congo.
«Citadins et paysans, la main dans la main, transformons nos campagnes, en de cités rurales agréables pour tous ».
Ces mots qui datent de la décennie 70, expurgés de leur contenu politique, doivent être un frein à l’exode rural mais aussi galvanisé les congolais à produire de générations en générations, avec ce sentiment d’être des dépositaires d’un héritage, celui de Marien Ngouabi, lequel se transmet comme une entrée dans les ordres.
Germaine MAPANGA / Les Echos Congo-Brazzaville